Une délégation transpartisane de sénateurs, de députés et d’élus locaux du Calvados se sont rendus le 24 juin 2019 sur le site de Cagny, une des deux sucreries Saint Louis Sucre, avec Eppeville (Somme), menacée de fermeture. Les parlementaires ont répondu à l’appel de Sophie Primas, sénatrice des Yvelines et présidente de la commission des affaires économiques de la chambre haute, présente également sur les lieux.
« La CGB (1) a rencontré la semaine dernière Sophie Primas et Gérard Larcher, président du Sénat. Ce dernier a chargé la présidente de la commission de prendre le dossier de ces restructurations en main », explique Patrick Dechaufour, président de la CGB Calvados, Orne, Sarthe.
Après avoir été reçue par la direction de Saint Louis Sucre, la délégation a rencontré près de 70 planteurs, salariés et représentants d’organisations professionnelles agricoles du département.
« Nous avons dit à Sophie Primas qu’elle pouvait compter sur notre motivation, sur notre mobilisation mais que nous voulons compter aussi sur son engagement et celui du président du Sénat », confie Patrick Dechaufour, jugeant que la sucrerie de Cagny va payer le prix fort de la restructuration engagée par Sudzücker, la maison mère allemande de Saint Louis Sucre.
Et de poursuivre : « Nous demandons aux Allemands de rentrer en négociation exclusive avec nous pour valider le plan de reprise des usines de Cagny et Eppeville. »
Besoin du soutien des politiques
Mais pour cela la CGB a besoin du soutien des politiques. Selon elle, « le gouvernement ne remplit pas complètement son rôle » dans cette affaire. « Cette restructuration est plus qu’un problème agricole, c’est un problème économique », juge le responsable local de la CGB. Le syndicat souhaite ainsi que Bruno Le Maire prenne aussi le dossier en main. Un rendez-vous est par ailleurs prévu avec le Premier ministre « prochainement ». « La question qui se pose c’est : “Quelle activité économique veut-on encore en milieu rural ?” », lance Patrick Dechaufour.
« Ne laisser que 9 salariés à Cagny et transformer le site en outil de stockage s’apparente à une fermeture, a twitté Sophie Primas. Les contre-arguments de Südzucker ne sont pas convaincants ! Refuser par principe toute offre de reprise est scandaleux ! ».
(1) Confédération générale des planteurs de betteraves.