Depuis l’automne 2024, il est possible d’apporter 30 unités d’azote minéral en début de cycle du colza, « sous réserve d’être dans des milieux relativement pauvres en azote et avec des colzas susceptibles de le valoriser », précise Luc Champolivier, spécialiste de la fertilisation chez Terres Inovia. L’objectif est d’avoir un colza bien implanté, avec une croissance continue durant l’automne, pour une meilleure tolérance aux larves d’altises.
Sous conditions
Les conditions d’application sont définies dans le cadre du 7e programme d’action national « nitrates » (Pan 7). L’apport est à réaliser généralement à partir du stade 4 feuilles, entre le 1er septembre et le 14 octobre inclus, et le colza doit avoir été semé avant le 25 août, sans apport important de produits azotés organiques avant le 1er septembre.
Une des deux conditions suivantes doit aussi être respectée : implantation du colza après un précédent céréale à paille avec résidus de culture enfouis et fréquence historique d’apport de fertilisants organiques inférieure à une année sur trois ; ou les sols doivent avoir une faible disponibilité en azote. « La liste de ces sols est précisée par les programmes d’action régionaux ou Par 7, » indique Nicolas Latraye, ingénieur régional dans les Hauts-de-France chez Terres Inovia.
Les essais menés par Terres Inovia entre 2021 à 2025 montrent qu’il n’y a pas effet néfaste de perte de nitrates par lixiviation. En effet, les 30 unités apportées en végétation sont bien valorisées et les quantités d’azote minéral présentes dans le sol à l’entrée de l’hiver sont équivalentes, en moyenne, à celles obtenues dans les colzas non fertilisés.
Toutefois, « cette autorisation n’est que temporaire, avec une réévaluation prévue en 2027 », alerte Luc Champolivier. Cela devrait correspondre à l’ouverture des discussions sur le Pan 8.