Le marché des engrais n’échappe pas à la flambée des matières premières avec de nouveaux records historiques encore enregistrés cette semaine à l’international. Avec des prix du gaz au plus haut depuis plus d’une décennie, plusieurs lignes de production d’ammonitrate et d’urée d’Europe de l’Ouest ont été mises à l’arrêt, venant ainsi renforcer la tension sur le marché communautaire.
Les disponibilités américaines ressortent également extrêmement réduites. Les usines locales peinent en effet à relancer leur production pour reconstruire des stocks après que l’ouragan Ida a provoqué un arrêt de la production en Louisiane à la fin d’août et au début de septembre. L’offre chinoise reste, quant à elle, très peu présente à l’international en raison de contraintes politiques vouées à favoriser les ventes des fabricants sur le marché intérieur.
Touchée par la flambée des prix du gaz et des quotas d’énergie imposé par Pékin, les usines chinoises souffrent par ailleurs elles aussi d’une production fortement réduite. À l’inverse, la demande européenne est toujours aussi vive. Encore en retrait il y a une quinzaine de jours, les importateurs brésiliens se résignent, quant à eux, à revenir aux affaires pour couvrir leurs besoins.
L’Égypte a d’ailleurs profité de cet effet de panique chez les acheteurs pour commercialiser près d’une demi-tonne d’urée sur le mois de septembre, à des prix extrêmement élevés. À noter également, le récent appel d’offres indien ne s’est conclu que sur l’achat de 732 kt d’urée. L’Inde demeure par conséquent en retard sur ses couvertures et devrait encore importer plus de 4 millions de tonnes d’urée avant la fin de l’année.