«Nous apportons la dose idéale d’effluents solides aux différents endroits de la parcelle grâce à la technique de modulation installée sur notre TerraGator », se félicite Bruno Plaino, responsable de la Cuma Landes Pyrénées innovation.
Intervenant sur des chantiers dispersés dans une grande partie du Sud-Ouest, cette Cuma a développé ce service il y a un an à la demande d’un de ses adhérents. Mais aussi pour anticiper l’arrivée future d’effluents issus de digestats de méthanisation. Elle souhaite ainsi maîtriser au mieux les technologies d’épandage.
Collaboration
Dans un souci d’économies et de maximisation des rendements au sein d’une même parcelle, Ludovic Dupouy, gérant d’une SCEA, a mis ses 150 ha à disposition pour le développement et l’utilisation de la technique.
Bruno Plaino a donc fait appel aux équipes de Challenger, constructeur de l’automoteur d’épandage, et de Trimble, fournisseur de systèmes de guidage, pour installer la modulation sur le TerraGator. Celui-ci est par ailleurs déjà équipé de la pesée dynamique qui automatise les réglages de la machine en fonction du poids dans la trémie, relevé par des pesons.
L’outil n’étant pas Isobus, deux boîtiers sont nécessaires pour le GPS et la modification des réglages. Une fois la console de guidage CFX de Trimble couplée avec une carte de préconisation et le terminal du TerraGator, la pesée dynamique peut enfin être valorisée à son maximum. « En effet, à présent, on ne se contente plus d’automatiser les réglages pour obtenir une dose constante, puisque la dose varie en fonction de la position sur la parcelle et des besoins du sol à cet endroit précis », indique Bruno Plaino.
Un seul composant en variation de réglages
Grâce à la pesée dynamique, l’information de poids dans la trémie de l’épandeur de 14 m3 est transmise en continu. Cyril Rousset, le chauffeur du TerraGator, précise : « Je me contente d’indiquer une densité théorique à mon ordinateur de bord. » Le jour de notre reportage, celle-ci était de 1,11 t/m3.
La porte guillotine est maintenue à la même hauteur pour la durée de la vidange afin de garder un volume de matière constant dans la totalité de l’orifice entre la table d’épandage et les disques. Ces derniers tournent en permanence à la même vitesse et couvrent une largeur de travail de 12 m. Le chauffeur doit maintenir une vitesse d’avancement continue pour éviter d’avoir un facteur de variation supplémentaire à prendre en compte. « Cela ralentirait les calculs de l’ordinateur et la modification des réglages prendrait davantage de temps et serait plus fréquente. On perdrait en précision », explique Cyril Rousset.
C’est donc la vitesse de rotation du tapis en fond de trémie qui varie de manière automatique afin d’apporter plus ou moins de matière à des endroits définis par la carte de préconisation.
Bruno Plaino se dit satisfait des résultats obtenus par l’utilisation de cette technique. « L’outil et l’électronique fonctionnent bien, nous constatons une réelle valorisation de la matière apportée. Les cartes d’épandage récupérées sont également superposées avec d’autres afin d’être toujours plus précis et d’établir des diagnostics sur le long terme. »