Deuil : se faire aider

« J’ai perdu mon mari Alain en 2005, après trois ans et demi de lutte contre un cancer du côlon. Il avait 54 ans et moi 46 », relate Liliane Bled, agricultrice retraitée. Les époux étaient à l’époque associés d’une exploitation maraîchère de Fréchencourt (Somme). Face à la détresse de Liliane, une cliente lui conseille de se faire aider et lui parle de l’association « Vivre son deuil ». L’agricultrice rejoint un groupe de parole de personnes endeuillées qui se réunit une fois par mois à Amiens.

« Nous partageons quelque chose qu’on ne peut pas partager avec ceux qui ne sont pas passés par là. Le deuil m’avait amputé de ma moitié, celui que j’aimais depuis 27 ans. L’association m’a ramenée à la vie », observe Liliane. Aujourd’hui, l’ancienne exploitante est devenue bénévole de cette association. « Quand j’entends la détresse des gens, ça me rappelle celle que j’ai connue il y a 18 ans. On pense qu’il n’y aura plus de vie après. Peu de gens acceptent de l’aide. Notre association mérite d’être plus connue », constate-t-elle. Elle ajoute : « Dans ces groupes, on peut tout dire, on est écouté. On peut prendre le temps de s’exprimer, de s’épancher sans qu’on nous coupe la parole. Le fait de partager nos sentiments de colère et d’injustice m’a aidée. »

Une ligne d’écoute

La fédération européenne Vivre son deuil regroupe des associations régionales réparties sur toute la France. Celles-ci soutiennent les personnes endeuillées à travers des groupes de parole mais aussi par le biais d’entretiens individuels en présenciel, en visio ou par téléphone. « Quelles que soient les circonstances du décès et son antériorité, nous aidons les personnes », souligne Catherine Pernet, présidente de Vivre son deuil Picardie. Une ligne d’écoute (06 15 14 28 31) est à la disposition du public. « Nous recevons entre 100 et 160 appels par mois et orientons les gens vers une association à proximité ou leur proposons un accompagnement en distanciel à défaut d’antenne locale. »