«Le ressenti diffère souvent entre les filles et les garçons, mais aussi selon l’âge. Les préoccupations ne sont pas les mêmes à 12 et à 17 ans. Chaque adolescent possède, en outre, son propre caractère. Sur cette question délicate, il va falloir composer. Dire à votre fils qu’il aurait besoin d’un traitement consiste à pointer du doigt une disgrâce à un âge où l’apparence compte beaucoup, même parfois chez ceux qui en semblent détachés. Ce sujet doit pourtant être abordé afin de donner au jeune les clés pour se sentir mieux. Dans les deux cas, une consultation chez le dermatologue peut aider, l’une à la rassurer, l’autre à le convaincre de soigner­ sa peau.

Chaque parent doit, au préalable, apprendre à dédramatiser la situation. Certains me disent : « J’ai beaucoup souffert de mes boutons, je ne veux pas que mon enfant vive cela. » Mais le gène de l’acné n’existe pas ! Cette maladie est l’un des motifs les plus fréquents de consultation en dermatologie, avec les verrues et l’eczéma. Présente chez 80 à 90 % des adolescents, elle est, cependant, polymorphe. Le dermatologue doit ainsi procéder à un examen précis de la peau, en vue d’un traitement et de conseils personnalisés. Seront maintenus, en parallèle, un nettoyage à l’eau du visage et le recours à une crème hydratante. Cette dernière permet de mieux tolérer ces soins contre l’acné, souvent asséchants. Votre fille de 12 ans pourra a priori se cantonner à l’hydratation de sa peau, en l’absence de signes sur son visage.

D’autres gestes peuvent aider. Les cosmétiques couvrants, tel le fond de teint, sont déconseillés. Ils risquent d’asphyxier la peau et favoriser l’apparition de boutons. Le tabac l’est aussi, ainsi que les produits sucrés du type soda, mais ce n’est pas le cas de la charcuterie, contrairement aux idées reçues. Et il faut surtout éviter de manipuler sa peau. Une cicatrice, même infime, est plus redoutable qu’un bouton qui finit par disparaître. »

Propos recueillis par Rosanne Aries

 

 

Pour les 18-25 ans, la Société française de dermatologie a publié, fin 2021, une enquête qui révèle les impacts de la crise de Covid sur leur peau.

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