Niché au milieu de trois reculées spectaculaires typiques des paysages jurassiens, le village de Baume-les-Messieurs est l’un des bijoux patrimoniaux et géologiques du département. Le visiteur peut déambuler dans ses ruelles et parcourir les petits ponts au-dessus de la rivière Seille. Mais c’est surtout l’abbaye impériale Saint-Pierre qui fait la renommée de cette commune d’à peine 200 âmes. C’est d’ici que partirent au IXe siècle les moines fondateurs de Cluny. Son déclin commence lorsqu’elle est soumise à l’autorité de Cluny. Les derniers religieux de Baume, des chanoines, seront chassés à la Révolution.

L’ensemble architectural est imposant : il est composé de plusieurs bâtiments séparés par trois cours et jardins, et de la plus grande église romane du Jura avec ses 71 mètres de longueur. On peut y découvrir un très beau retable flamand du XVIe siècle. Il s’agit d’un triptyque polychrome en chêne des bords de la mer Baltique de 5,60 mètres d’envergure, ce qui en fait l’un des plus grands d’Europe.

La grande cascade de tufs alimentée par le Dard. (©  Isabelle Escoffier)

Le charme de Baume-les-Messieurs vient aussi de son environnement naturel. Les falaises calcaires qui surplombent le village, hautes de plus d’une centaine de mètres, ont été érodées par le réseau hydrographique durant près de 200 millions d’années. Au fond d’un des trois cirques en cul-de-sac, se dresse une grande cascade de tufs, formés par le calcaire charrié dans l’eau qui se dépose petit à petit sur les roches et les plantes qui forment la cascade. Elle est alimentée par le Dard qui jaillit de la reculée. En hiver, la cascade peut être pétrifiée par le gel, au printemps ou à l’automne son débit est souvent important.

En se promenant le long du Dard, il est possible d’accéder à une grotte à 120 mètres sous terre. Cinq salles de 20 à 80 mètres de hauteur se succèdent, ainsi que la rivière et des lacs souterrains. Des jeux de sons et lumières participent à la magie des lieux.