C’est entre les nombreuses averses de mars que nous avons trouvé quelques rayons de soleil pour essayer le S 416, le tracteur le plus puissant de Valta, mais aussi le plus récent. Ce S de sixième génération, nous avions fait sa connaissance sur ses terres du grand nord. Contrairement à son prédécesseur, ce tracteur est assemblé en Finlande.
Le S6 remplace le S4. En sautant une génération, il reçoit toutes les sophistications des cinquièmes générations du tractoriste, le look en plus. Parmi les évolutions les plus visibles, il y a son design, avec un nouveau capot au style épuré et moderne, mais qui conserve en partie les codes de la marque.
Valtra nous a mis à disposition le S 416 pour cet essai, avec 420 ch annoncés. Ce n’est pas un, mais deux S 416 qui nous attendent. Le premier est attelé à une remorque et le second à un déchaumeur, histoire de jauger le tracteur finlandais sur deux applications bien différentes.
Une nouvelle cabine
Maintenant que les présentations sont faites, prenons place à bord. L’accès en cabine est l’une des marques de fabrique du constructeur Nordique. Ce nouveau membre de la fratrie ne renie pas sa famille et propose, malgré son gabarit imposant, un accès très correct. Nous franchissons ses 4 marches sereinement avec l’aide de bonnes poignées.
En cabine, nous trouvons vite nos marques. L’habitacle est identique à celui des séries Q que nous avions pu tester en 2022. La cabine tout entière est d’ailleurs héritée de cette série. Ce nouveau S troque ainsi une structure à 4 montants, pour une version à 5 montants. Si elle est moins volumineuse, elle est également plus moderne et plus cossue.
Comme sur tous les Valtra haut de gamme, les commandes sont regroupées autour du dispositif SmartTouch, englobant l’accoudoir, le terminal et le joystick. L’écran couleur situé dans le montant avant droit, qui nous avait bien plu sur la série Q, fait également son arrivée ici. Il regroupe les informations importantes sur notre véhicule.
Côté technique, notre monture du jour conserve les fondamentaux avec toujours son moteur de 8,4 l. Il est couplé à une transmission à variation continue, seul choix possible pour ces tracteurs. Cette dernière n’est autre que le ML 260, la transmission Vario Agco de précédente génération.
Elle est munie de deux gammes, la première est dédiée aux champs avec une plage de 0 à 25 km/h. La seconde, destinée à la route, nous offre toute la plage de vitesse, de 0 à 50 km/h. Nous changeons ce rapport facilement, grâce aux boutons + et – placés directement sur le joystick.
Deux applications
Nous débutons cette prise en main par le transport. Notre tracteur est attelé à une benne TP Joskin à trois essieux, chargée de terre. À bord d’un ensemble avoisinant les 40 tonnes, nous voici partis sur un parcours de quelques kilomètres, alternant chemins et portions de route.
Au volant, le gabarit est facilement cernable. Nous sommes dans un 400 ch certes, mais le capot assez plongeant pénalise peu la visibilité sur l’avant. En conduisant, nous remarquons tout de suite une des spécificités de la marque, le petit diamètre du volant. Si cette différence est volontaire et assumée par le constructeur, elle demande assurément une certaine concentration, conjuguée à un peu d’habitude pour conduire sereinement.
Nous gérons l’avancement à la pédale d’accélération. Pour gagner en frein moteur et en efficacité, ou plutôt avoir un régime moteur progressif et économique, nous pouvons adapter plusieurs paramètres dans la gestion du couple moteur-boite. Depuis le terminal, nous paramétrons facilement le droop ou encore l’intensité du frein moteur.
Passons maintenant au travail du sol. Notre tracteur est ici attelé à un déchaumeur à disques indépendants Kuhn Optimer XL de 9 m. Nous conduisons cette fois au joystick. Nous enregistrons rapidement et facilement une vitesse cible avec ce dernier. Nous pouvons ensuite l’ajuster à l’aide de la molette du joystick.
Nous décidons de contrôler l’unique distributeur nécessaire à nos manœuvres en fourrière depuis l’une des deux commandes placées sur le joystick. Ainsi notre main ne quitte plus ce dernier qui, bien que possédant un bon agencement, conserve toujours les mêmes faiblesses : une certaine rusticité dans ses courbes et ses commandes.
Bardé d’automatismes
Pour surveiller notre travail, notre siège pivote amplement sur la droite. Valtra a également équipé son tracteur de caméras. Elles sont présentes à l’avant et à l’arrière sur notre machine. Nous visualisons les images en direct, depuis un grand écran couleur, positionné en haut du montant avant droit. Ainsi, nous contrôlons notre travail d’un simple regard, sans nous retourner.
Dans notre cas, ce dispositif est également couplé à une caméra présente à l’avant du véhicule, qui apporte plus de la visibilité aux intersections et donc plus de sécurité. De plus, le dispositif nous indique, par des rectangles rouges sur l’image, les personnes ou les véhicules qu’il détecte. Nous basculons facilement d’une caméra à l’autre sur l’écran tactile, en faisant glisser l’image.
En plus de notre système d’autoguidage, nous paramétrons des manœuvres de bout de champs automatisées. Ces dernières peuvent s’activer automatiquement, en paramétrant une ligne d’activation. Notre tracteur dispose également de la fonction SmartTurn, c’est-à-dire, le demi-tour automatique. En combinant toutes ces fonctions, nous n’avons plus qu’à regarder notre tracteur travailler, depuis son confortable siège conducteur.