Stoll, JF-Stoll, JF et enfin Kongskilde, notre R+ 760 est en pleine crise d’identité. Les changements de marque successifs sont la conséquence de plusieurs rachats et de stratégies sur la couleur des produits. Et ce n’est peut-être pas fini car le groupe Kongskilde a été racheté par New Holland en novembre 2016. Notre R+ 760 est l’entrée de gamme de Kongskilde en double rotor à dépose centrale.

Châssis et cinématique

Ce qui surprend au premier coup d’œil, c’est la forme du châssis, qui n’est pas une poutre horizontale mais un portique avec un angle d’environ 140°. Cette poutre principale possède une des plus importantes sections, avec 150 × 250 cm. Une butée en acier soudée sous la poutre principale sert d’indicateur visuel au chauffeur et lui évite de braquer trop fort.

L’arbre de transmission principal est situé sous la poutre du châssis, sans carénage. Les arbres secondaires sont aussi apparents et placés sous les bras. Le seul branchement hydraulique est un simple effet destiné au repliage.

Rotors

Notre andaineur est équipé du rotor R+, le plus récent de la gamme Kongskilde. Il est composé de bras avec des roulements à billes graissés à vie, qui parcourent le chemin de came. En cas de casse, il est possible de démonter entièrement un bras sans vidange ni ouverture du rotor. Il suffit d’ôter quatre vis pour extraire le bras et son galet. Le rotor porte douze bras rectilignes. Tous les porte-dents sont démontables et maintenus sur le porte-bras par une goupille. Le bras est creux et s’engage sur le porte-bras. Les éléments sont lisses, c’est donc la goupille qui subit la contrainte. Les quatre paires de dents sont boulonnées sur le bras.

Le rotor est porté par le châssis Multi-Touch à trois roues. Ce dernier bénéficie d’une suspension cardanique. La roue avant est pivotante, tandis que les deux roues arrière sont fixes.

Réglages

Le R+ offre de nombreuses possibilités de réglage. Pour ajuster l’angle de piquage des dents, nous modifions l’inclinaison du rotor en déplaçant le support intérieur de roue sur un axe excentrique. Sept positions sont disponibles. Nous pouvons ensuite ajuster le délai de sortie de la récolte en jouant sur la position de la came sur le rotor. Le réglage s’effectue en déplaçant une tige placée sous le rotor. Une clé de 30 est nécessaire pour réaliser cette opération, qui impose de desserrer deux écrous.

Pour régler la hauteur de travail, nous actionnons une manivelle qui agit sur une crémaillère montée au-dessus du ressort. On regrette l’absence de graduation, compliquant le repérage pour le réglage du second rotor. La crémaillère est encastrée dans un réceptacle qui a tendance à accumuler la poussière et l’herbe pendant le travail.

Au travail

En arrivant sur la parcelle, nous déplions le R+ en tirant sur une cordelette pour libérer les verrous. Une fois l’engin à plat, impossible d’effectuer le réglage de la largeur, qui est mécanique. Il faut donc replier à nouveau la machine, puis déplacer une bielle dans l’un des trois trous oblongs fixés sur une plaque perpendiculaire au châssis. Trois largeurs de travail sont disponibles : 6,80, 7,20 et 7,60 mètres.

Il est également possible d’effectuer un réglage asymétrique des deux rotors, pour finir le champ par exemple. Un boîtier électrique commande le levage séparé des rotors, afin de travailler près des bordures. Une fois mis en route avec un régime de prise de force autour de 400 tr/min, le R+ réalise un travail de qualité.

Entretien et remisage

Cinq bras se démontent de chaque côté pour atteindre la hauteur de transport. Le magasin de bras est bien pensé, mais un peu haut compte tenu du poids de chaque élément.