Nous sommes au lendemain du 15 août et il n’a pratiquement pas plu depuis deux mois en Champagne. Nous avons onze déchaumeurs à tester, bref ça va faire de la poussière.
Pour être sûr de pouvoir travailler dans toutes les conditions, c’est une exploitation céréalière de la Champagne crayeuse, située à quelques kilomètres de Châlons-en-Champagne qui nous accueille pour ce test. En tout, plus de 70 ha d’orge et de blé non broyés nous sont laissés à disposition.
La parcelle est classique de la Champagne crayeuse, avec une roche mère très proche. Ce sont des terres faciles et qui présentent des mottes simples à détruire. Les résultats des essais réalisés par chaque machine sont donc à nuancer. Mais les conditions de la fin août étant très sèches, ces terres nous ont permis d’œuvrer sans nous poser trop de questions.
Une solution en vogue
Quoi de plus commun qu’un déchaumeur à disques indépendants ? Cette machine, arrivée sur le marché dans les années 2000, est aujourd’hui présente chez pratiquement tous les fabricants d’outils de travail du sol. Son succès ne semble pas désenfler, et les gammes ont plutôt tendance à s’étoffer chez les principaux fabricants, avec parfois trois à quatre tailles de disques différentes.
Nous avions déjà testé ces machines en 2011. Nous nous étions alors focalisés sur des disques de petits diamètres et des appareils portés. Ce nouveau comparatif est donc très différent.
Cinq mètres et semi-porté
Le cahier des charges proposé aux constructeurs était de fournir un appareil de 5 mètres semi-porté et équipé de disques d’un diamètre compris entre 550 et 650 mm.
Nous avons sollicité plus d’une quinzaine de constructeurs parmi les principaux acteurs. Onze ont répondu favorablement, les autres n’avaient, le plus souvent, pas de machines à nous mettre à disposition. Certains, à l’image de Horsch, ont également décliné l’offre. Parmi les réponses positives, la plupart ont parfaitement répondu à la demande. Malheureusement, certains n’ont pas de machine correspondante dans leur catalogue mais ils souhaitaient tout de même participer. Ainsi, Amazone est venu avec un Catros+ et des disques de 510 mm. De plus, la seule machine disponible était un modèle de 7 mètres de largeur. Cet outil était donc difficilement comparable au reste de la troupe, d’autant plus que le modèle de 7 mètres est très différent de celui de 5 mètres proposé par Amazone. Nous avons également eu de bonnes surprises, comme la participation de Lemken avec un modèle de pré-série, qui n’était pas encore dévoilé au moment du test.
Bande d’essai
Nous avions demandé aux constructeurs de nous confier leurs appareils pendant au moins cinq jours. La mise en route et les réglages de base ont été réalisés avec un technicien de la marque. Nous avons ensuite déchaumé au minimum une surface de 3 ha avec chaque engin. Sur ces 3 ha, la consigne était de travailler à une vitesse constante de 12 km/h et à une profondeur comprise entre 8 et 10 cm. Pour chaque machine, nous avons également réalisé les phases d’attelage et de dételage, et les différents réglages nous-mêmes pour évaluer leurs côtés pratiques. En tout, ce sont près de 60 ha qui ont été déchaumés sur cinq jours.
Sur les mini-parcelles tests de 3 ha, un profil a été réalisé afin d’évaluer le travail en surface mais également en profondeur. Nous avons creusé sur 10 cm et sur plusieurs mètres de large, afin de ne pas analyser qu’un seul passage. Ce profil a mis en évidence l’intensité ou non du mélange des débris végétaux dans le sol, la régularité du travail, le respect de la consigne de profondeur. Nous avons aussi vérifié si toute la surface était déchaumée.
Pour tracter nos machines, nous avons sollicité l’aide de New Holland. Ce dernier nous a confié trois tracteurs, deux T72.30 et un T7.225. Ce sont des engins développant une puissance maximale sans boost de 200 ch. La différence entre les deux réside dans le châssis. Les T7.230 possèdent le « grand châssis ». Nos trois tracteurs étaient équipés avec une transmission à variation continue.