Si vous trouvez que les 7700S ont fait leur temps, le constructeur américain semble vous donner raison. Fruit de plus de dix ans de développement, le nouveau fleuron de la marque oscille entre modernisme, ergonomie et nostalgie, avec une touche néorétro assumée. Il opte surtout pour une conception très différente, presque en rupture avec les modèles actuels. La gamme comprend quatre puissances et remplace les 7700S à grand châssis.

Une cabine à 4 montants
Si le capot garde les traits de ses prédécesseurs, la cabine n’a plus rien à voir, que ce soit à l’intérieur comme à l’extérieur. Tout d’abord, Massey Ferguson est enfin passé sur une architecture à quatre montants. De plus, la cabine bénéficie d’un pare-brise incliné, comme sur un automoteur de récolte.

Cette nouvelle structure possède une grande porte. Elle est associée à un marchepied en pente douce et de nombreuses poignées. L’accessibilité est très bonne. Nous continuons donc notre ascension pour finir sur le siège. Nous apprécions tout de suite le volume offert. Tout l’habitacle a été revu pour monter en gamme. La qualité de finition semble au rendez-vous.
Les commandes évoluent également. Sur notre modèle, en finition Exclusive (la plus haut de gamme), elles sont presque toutes placées sur l’accoudoir. Ce dernier, plus moderne et design, embarque toujours le DataTronic 5 comme terminal mais celui-ci a été revu. Sa fluidité comme son ergonomie ont gagné au change. Dans la version Efficience, un accoudoir multifonction est aussi présent mais il est moins complet. Des commandes sont donc présentes sur la console, et notamment les distributeurs hydrauliques, en partie mécaniques.

Le joystick Multipad bénéficie également d’une cure de jouvence. Plus complet, il regroupe pratiquement toutes les fonctions principales, avec surtout deux boutons personnalisables et un mini-joystick en croix pour actionner deux distributeurs hydrauliques.
Devant nous, la visibilité est assez remarquable, le pare-brise immense combiné à l’espace entre le moteur et la cabine renforce cette sensation. En effet, le constructeur a choisi d’écarter le capot du pare-brise de 24 cm. Le but est de réduire le bruit, les vibrations et l’échange de chaleur.

Notons aussi que le tableau de bord derrière le volant a disparu. Il laisse place au MF vDisplay, un écran couleur situé dans le montant avant droit. Il regroupe une grande quantité de données. Nous avons apprécié ce nouvel écran, clair et très lisible, même par grand soleil.

Oublions les rapports de vitesse
Partons faire un tour avec ce tracteur. Celui-ci est équipé de la nouvelle transmission semi-powershift Dyna7 (lire l’encadré). Deux stratégies de conduite s’offrent à nous. En manuel, les rapports comme les gammes se passent alors avec une impulsion sur le joystick et la pédale d’accélération ne gère que le régime moteur. Nous pouvons ensuite travailler avec le mode AutoDrive. Il s’active simplement avec le bouton Auto. Il va gérer les rapports sous charge comme les gammes. Avec ce mode, nous avons la sensation d’être sur une variation continue. En effet, le tracteur n’affiche plus les rapports au tableau de bord mais plutôt des vitesses. Nous gérons cette fois l’avancement avec la pédale ou le joystick. Le régime moteur comme les vitesses sont entièrement gérés par le tracteur. De plus, nous pouvons passer d’une gestion à la pédale à une gestion au levier sans appuyer sur un bouton.

Plutôt complet, le 8S propose deux vitesses cibles et deux régimes moteur mémorisables, ainsi qu’une butée haute. De plus, deux profils sont paramétrables. Nous passons simplement de l’un à l’autre avec un bouton sur le joystick. Nous pouvons ainsi enregistrer quatre vitesses cibles (deux par profil). La molette présente sur le joystick nous permet de les ajuster en temps réel.
Moderne, accueillante et ergonomique, cette nouvelle génération de tracteurs picards nous a convaincus assez rapidement. Difficile maintenant de « remettre les pieds » dans les anciens modèles, qui viennent de prendre un sacré coup de vieux.
Pierre Peeters