« Une étude internationale impliquant l'Inrae (1) et coordonnée par l’Université agricole de Chine montre que la rotation des cultures est plus performante que la monoculture en termes de rendement, de qualité nutritionnelle des produits et de revenus pour les agriculteurs. » C’est ce que révèle l’institut de recherche dans un communiqué de presse diffusé le 4 novembre 2025.
Une augmentation un peu plus élevée avec les légumineuses
Dans le détail, les revenus des agriculteurs progressent de 20 % grâce à la rotation des cultures, observent les chercheurs. En moyenne à l’échelle mondiale, toutes combinaisons de cultures confondues, la rotation permet une hausse de 20 % des rendements. Cette progression apparaît un peu plus élevée lorsque la diversification implique une légumineuse (+23 %) que lorsqu’elle n’en inclut pas (+16 %). Les rendements sont également plus stables d’une année à l’autre.
Enfin, concernant la qualité nutritionnelle des aliments, les résultats « montrent que les apports énergétiques et protéiques des produits sont plus élevés, respectivement de 24 % et 14 % avec rotation culturale », relève l’Inrae. Celle-ci augmente aussi les quantités fournies de micronutriments.
Une pratique déjà « largement » répandue en Europe
La rotation des cultures est déjà « largement adoptée » en Europe, souligne l’institut. La monoculture domine cependant toujours en Afrique, en Asie du Sud ou dans certaines régions d’Amérique du Sud avec le soja. Selon l’étude, en Argentine et au Brésil, « la rotation de cultures de soja et de maïs permet d’augmenter les rendements en calories de 118 %, la qualité nutritionnelle de 191 % et les revenus de 189 % par rapport à la monoculture continue de soja, note l’Inrae. En Afrique de l’Ouest et australe, ces gains atteignent respectivement 94 %, 91 % et 89 % avec une rotation de cultures de sorgho et de maïs, par rapport à une monoculture continue de maïs. »
Allonger la rotation pour un système bio durable (15/12/2024)
Ces résultats sont fondés sur plus de 3 600 données issues de 738 expérimentations réalisées dans des conditions agricoles sur cinq continents entre 1980 et 2024, et publiés dans Nature Communications.
(1) Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.