Depuis 2018, l’association Santé Avenir Environnement cherche à connaître l’origine des cancers pédiatriques apparus chez des enfants résidant dans des communes de l’agglomération rochelaise. Ces cancers, une quinzaine depuis 2008, y sont six fois plus présents qu’ailleurs en France.
Sur demande d’une association
L’association a fait réaliser des analyses de cheveux et d’urine sur 72 enfants âgés de 3 à 17 ans et vivant dans ces communes. Ces analyses ont mis en évidence quatorze molécules dans les urines, 45 dans les cheveux, et ont montré qu’aucun enfant n’en est exempt.
Certaines de ces molécules sont présentes dans des produits phytosanitaires, insecticides — dont certains interdits depuis plusieurs années —, fongicides, adjuvant. D’autres n’ont pas de lien avec l’activité agricole. À l’appel de l’association, 400 personnes se sont rassemblées samedi dernier à La Rochelle pour demander à l’État de se saisir du problème et de mettre en place un moratoire sur l’usage des produits phytosanitaires.
Dans les communes concernées, et même si les habitants assurent « ne pas vouloir jeter la pierre aux agriculteurs », ceux-ci se sentent en position d’accusés. « Ces cancers pédiatriques, on ne les discute évidemment pas, assure Cédric Tranquard, le président de la chambre d’agriculture. Mais nous avons besoin de connaître les résultats de ces analyses pour comprendre. Et là, nous n’arrivons pas à les avoir. »