« La technique d’un semis d’une bande en double densité reste plus que jamais d’actualité en raison du contexte économique et des tensions autour de l’azote », rappelle Arvalis. Appelée aussi méthode Limaux, elle consiste à doubler la densité de semis sur une bande de 20 à 30 m de longueur sur une largeur de semoir lors du semis du blé.

Sur une zone représentative

Il est recommandé de ressemer une bande en travers ou en diagonale dans une zone représentative et bien visible de la parcelle. On laissera donc de côté les fourrières, les zones tassées, les andains de paille, etc.

« Il est déconseillé de doubler la densité sur la même ligne de semis en ouvrant la distribution du semoir », ajoute l’institut. Le nombre de plantes obtenu n’est dans ce cas pas réellement le double, la couverture du sol par la culture trop faible et la concurrence pour la lumière trop proche de celle du reste de la parcelle.

Par ailleurs, il faut éviter de repasser une deuxième fois avec le semoir dans le même sens, en faisant une marche arrière et en ressemant sur le premier passage. Il y a en effet un risque de tassement du sol et d’enfouissement du premier semis.

Décoloration au début de février

Lorsqu’elle est bien mise en place, cette bande à double densité comporte un nombre de plantes doublé avec une consommation d’azote plus importante et plus précoce que le reste de la parcelle.

La décoloration jaune de la bande est observée généralement à partir du début de février. Elle traduit alors une carence et permet d’anticiper l’apport de sortie d’hiver, sans aucun préjudice pour le reste du champ.

L’agriculteur dispose à ce moment-là d’environ une semaine pour épandre son engrais, quelle que soit la forme retenue, avec une dose maximale de 40 kg d'azote par hectare. « À ce stade, les besoins en azote des plantes sont faibles », complète Arvalis.

Dans les situations où les fournitures du sol sont suffisantes, aucune décoloration n’est observée et l’apport peut être reporté jusqu’au stade épi 1 cm.