Nicolas Hulot a voulu prendre de la hauteur ce lundi dans la Sarthe. Le ministre de l’Écologie est monté dans une nacelle d’éoliennes à 95 m au-dessus du sol. Certes ludique, l’exercice est aussi pédagogique. Il s’agit de dédiaboliser ces mâts combattus partout où existent des projets pour en ériger. Devant les caméras, micros et carnets de tous les grands médias nationaux, il veut convaincre les Français d’un engagement plus fort dans les énergies renouvelables (ENR).
Sur le parc éolien EoLoué porté à plus de 60 % par la coopérative avicole des producteurs d’œufs éponyme, Nicolas Hulot sort du mat, une boîte d’œuf dans la main. « Les réticences sur l’éolien peuvent être vaincues », déclare-t-il. « Je veux voir où ça marche et comprendre comment c’est reproductible. Je veux que les Français se mettent à aimer les énergies renouvelables ».
Ne pas abaisser les normes, les simplifier
Cette sortie de Nicolas Hulot intervient alors qu’un groupe de travail national a été créé sur l’éolien et aussi sur le solaire photovoltaïque à la fin de 2017. Ils ont notamment la charge d’identifier les leviers devant booster ces ENR. Parmi eux, la simplification des procédures semble incontournable et Nicolas Hulot prépare le terrain.
« Je ne veux pas abaisser les normes, je veux les simplifier », a-t-il ainsi précisé sur le parc solaire au sol situé au-dessus d’une ancienne décharge. « Il faut aller vers une simplification des procédures d’appel d’offres », a-t-il encore martelé. « Il faut rechercher le foncier, chercher le financement privé et il faut changer d’échelle. »
ACT, ex-Green New Deal
Pour réussir son pari, Nicolas Hulot engagera le pays dans l’ACT, nouveau terme pour désigner l’« accélérateur de la transition énergétique », qui doit remplacer le « Green New Deal » annoncé à la fin de 2017, un terme qui semble finalement peu fédérateur.
Selon le ministère, ce projet devrait intégrer des « financements innovants ». Cet accélérateur est aussi préparé avec Bruno Le Maire, ministre de l’Économie. Pour l’heure, aucun détail supplémentaire n’a filtré. Nicolas Hulot rappelle seulement qu’« il faut un mix énergétique basé sur les ENR ». Il dit à nouveau vouloir mettre en œuvre la « baisse de la part du nucléaire dans la production électrique à 50 % », au lieu de 75 % actuellement.
L’agriculteur, partenaire de l’ACT
« L’agriculture doit être partie prenante de la transition énergétique », a relevé Nicolas Hulot. « L’agriculture a pu être, en matière climatique, un problème. Elle peut aussi être une solution » en permettant « la diversification de notre mix énergétique ».
« Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. L’avenir de l’énergie, c’est la diversité », a affirmé le ministre.