En Dordogne, l’aventure de la méthanisation a débuté il y a dix ans. Cinq méthaniseurs sont aujourd’hui en service : un à Nojals-et-Clotte, un à Saint-Pierre-d’Eyraud dans le Bergeracois, un au lycée agricole de Coulounieix-Chamiers, un à Marcillac-Saint-Quentin et un à Saint-Astier. Deux autres projets sont en voie de finalisation. Au départ, cette filière répondait à un double objectif : la réduction de la dépendance énergétique et la diversification des compétences des agriculteurs vers la production d’énergie.
Des unités de petite taille
« Localement, le choix qui a été fait dès le début, c’est la réalisation d’unités de petite taille en lien avec une activité agricole, précise Julien Michau, de la chambre d’agriculture. Nous privilégions la conduite de projets en petits collectifs (groupe d’agriculteurs, Cuma) au lieu de grosses unités. Nous travaillons à l’échelle de microterritoire. » Forte de cette expérience, la Dordogne souhaite diffuser ses connaissances.
« L’ancrage territorial est important pour nous, observe Quentin Laurent, ingénieur d’études en méthanisation chez Asseldor. Les unités de méthanisation ont permis de consolider les exploitations et de pérenniser l’élevage. » Exemple à Marcillac-Saint-Quentin, dans le Sarladais, le méthaniseur, mis en service en octobre 2011, a permis de sauvegarder le cheptel laitier et a incité le fils d’un des trois associés au projet à rejoindre l’exploitation.
Consolider l’activité
« Les projets qui émergent sont des unités un peu plus importantes, entre 250 et 300 kilowatts que les premières installations et ce pour améliorer la rentabilité économique, poursuit Quentin Laurent. Du côté du financement, il faut compter entre 8 000 et 10 000 € le kilowatt. On peut espérer environ 30 % de subvention. Quant au retour sur investissement, il est estimé à une dizaine d’années. Les sommes en jeu sont importantes dans le contexte agricole, d’où l’intérêt de monter les dossiers à plusieurs. »
La Dordogne souhaite transférer sa démarche à d’autres régions. « Nous aimerions que d’autres puissent s’imprégner de notre façon de faire et que des unités de méthanisation de ce type se développent un peu partout », note Julien Michau.