Entre mai et septembre, les cinq chambres d’hôtes du Mas des Figues sont occupées par des visiteurs de passage. Anne-Marie et Philippe Michelot, les propriétaires, reçoivent chez eux depuis vingt ans. Leur domaine de 10 hectares, planté de mille oliviers et d’arbres fruitiers est un havre de paix pour ces touristes. Les 1 000 m² du potager fournissent des légumes de saison que Philippe Michelot cuisine chaque jour en brunch. Des clients aiment aussi repartir avec, dans le coffre de leur voiture, des tomates et des aubergines, des kilos d’abricots ou de figues, et des bidons d’huile d’olive issue de l’assemblage des cinq variétés cultivées ici. Cette ferme-auberge du réseau Bienvenue à la ferme a beaucoup de succès.

« L’agritourisme ouvre le champ de l’agriculteur, explique Philippe Michelot. Cela nous oblige à être dans le rapport à l’autre, à être accueillant. Les avis de nos clients sur Trip Advisor et Booking.com sont déterminants dans notre activité. Qu’ils soient satisfaits nous guide. » Devant ses fourneaux, en train de préparer une copieuse omelette aux légumes du jardin, Philippe discute avec ceux qui prennent le petit-déjeuner sur la terrasse. Travailler avec le sourire, avec pourtant un rythme très soutenu, nécessite une bonne dose d’engagement et une vraie organisation.

Le goupement d’employeurs en appui

« Je suis membre du Groupe Réagir, le groupement d’employeurs des Bouches-du-Rhône. Au bureau de Saint-Rémy-de-Provence, Marjorie s’occupe de l’administration salariale de nos deux employés Djema et Radouane. C’est l’association qui les emploie et les met à notre disposition. Djema est présente en haute saison uniquement, d’avril à septembre. Quant à Radouane, il arrive au début de mars et s’en va à la fin de novembre quand toutes les olives ont été ramassées. Nous avons fait 13 tonnes l’an dernier ! En fin d’hiver, nous taillons ensemble les oliviers, puis nos 4 000 rosiers. Pour le potager, je sélectionne des plants de variétés maraîchères qui ont beaucoup de goût et Radouane s’occupe du repiquage. En avril, nous préparons la propriété pour accueillir les clients. Le jardin, la maison et la piscine doivent être parfaitement entretenus. »

Radouane travaille sur la ferme-auberge de mars à novembre, et Djema, d’avril à septembre. © Alexie Valois

De l’autorité sans autoritarisme

Dans la première partie de sa vie professionnelle, Philippe Michelot a géré des équipes entières. Il a tiré de ses expériences un cadre de management plutôt ouvert : « Selon moi, dans la relation employeur-employé, il faut de l’autorité sans autoritarisme. Sans verticalité cela ne fonctionne pas, sans considération et respect de la personne non plus. Il faut pouvoir bouger à l’intérieur du cadre, laisser de la respiration et une part de responsabilité. Je donne des consignes et je ne passe pas derrière eux. »

Radouane travaille au Mas des Figues depuis six ans. Originaire de Sidi Slimane, près de Rabat (Maroc), il est arrivé coopté par un homme de chez lui qui travaillait auparavant pour Philippe Michelot. Chaque année, Radouane prend le temps de se former. Il a déjà suivi les formations en taille des arbres fruitiers, Certiphyto, tractoriste, entretien du tracteur, et les CACES 1, 3 et 5 (pour utiliser un chariot de manutention notamment). Un schéma de confiance s’est établi entre les deux hommes.

Alexie Valois