48. C’est le nombre de travailleurs bulgares qui sont venus se renseigner sur leurs droits, à Chinon, dans le Indre-et-Loire, et à Soings-en-Sologne, dans le Loir-et-Cher, à la fin de septembre 2019. Ils étaient invités par la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte).

Une Région championne du travail détaché

Avec près de 15 000 salariés agricoles détachés en 2016 (12 700 en 2018), la Région Centre-Val de Loire arrive en tête, avec la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, des Régions accueillant le plus de travailleurs étrangers. Dans 9 cas sur 10, il s’agit de salariés bulgares, employés par des entreprises d’intérim étrangères, principalement dans l’Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher.

Face à ce déploiement, la direction du travail a relevé de nombreuses fraudes, notamment sur la rémunération, l’ouverture des droits sociaux ou la mise en place d’une activité stable et continue en France. « L’agriculteur-employeur doit posséder le certificat A1 qui permet de prouver que le salarié est couvert socialement dans son pays. Et les entreprises d’intérim doivent justifier d’un travail temporaire en France. Or, ce n’est plus le cas », explique Aurélia Fernandez, responsable du service spécialisé contre le travail illégal, au sien de la Direccte.

Suspension d’activités pour 5 entreprises

Depuis deux ans, l’administration multiplie les actions pour régulariser le travail détaché, alternant pédagogie, prévention et répression : prise de contact avec les professionnels agricoles, mise en place d’un groupement d’employeurs, suspension d’activités pour 5 entreprises et 38 amendes administratives ont été notifiées pour un montant de 141 900 €.

Réunion d’information organisée par la Direccte en présence de travailleurs détachés, d’employeurs agricoles et de traducteurs. © Direccte

Dans ce cadre, elle a renforcé ses liens avec l’administration bulgare et a organisé des réunions destinées aux travailleurs bulgares, avec traducteurs. « Ce public n’est pas simple à toucher. Mais au regard de l’affluence aux réunions, il y a un réel besoin de communication », ajoute Aurélia Fernandez.

Des embauches en direct

Cette mobilisation porte ses fruits. Le recours aux travailleurs détachés dans le Centre-Val de Loire a été stabilisé et la MSA note une forte augmentation de l’emploi en direct de ces travailleurs. « Ce sont exactement les mêmes démarches que pour un salarié français. C’est une évolution encourageante et sécurisante pour tous », souligne Aurélia Fernandez. Il reste à lever les freins de l’hébergement et du transport qui étaient jusqu’à présent pris en compte par l’entreprise d’intérim.

Aude Richard