Les salariés, permanents ou saisonniers, Pascal Hardy les connaît. Cet agriculteur basé près de Caen en emploie huit à temps plein avec une cinquante de saisonniers, pour une moyenne de 32 équivalents temps plein sur l’année. « Si on n’a pas de salariés, on n’existe plus. C’est pourquoi j’estime qu’il est important qu’ils soient bien dans l’entreprise, et qu’on leur offre de bonnes conditions de travail. Les salaires en font partie, mais ne font pas tout. On doit réussir à les motiver », raconte-t-il à La France Agricole Employeur.

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« Professionnaliser les entreprises en ressources humaines »

« Il y a aujourd’hui de grandes difficultés de recrutement dans les exploitations. Le métier manque d’attractivité pour les jeunes, qui viennent de plus en plus des milieux non agricoles », constatait Pascaline Bellier de Fromont, juriste à la FRSEA Normandie, lors d’un webinaire sur les conditions de travail en agriculture, organisé par la FNSEA le 19 octobre 2021.

« Il y a une nécessité d’agir sur l’attractivité de ces entreprises agricoles, et de les “professionnaliser” en matière de ressources humaines (RH) », a-t-elle complété.

Sensibiliser et accompagner les chefs d’exploitation

C’est pourquoi dans le cadre du plan régional santé au travail (PRST), la FRSEA de la Normandie et la Région travaillent activement sur le sujet de l’amélioration de la qualité de vie au travail (QVT) dans les exploitations. Leurs objectifs :

  • Sensibiliser les chefs d’exploitation à la question et les faire prendre conscience de son importance ;
  • Les accompagner dans leurs démarches pour les faire monter en compétences en matière de gestion du personnel ;
  • Reconnaître et valoriser leur travail pour les recrutements.

« Le travail de sensibilisation va être très important. Il y a besoin de dédramatiser, de comprendre ce que l’on met derrière la qualité de vie au travail. Bien souvent, les chefs d’exploitation ont déjà mis en place certaines mesures, sans avoir mis de mot dessus », ajoute la juriste.

La formation a son rôle à jouer

La formation fait elle aussi partie des leviers pour améliorer la QVT de ses salariés, notamment des employés en CDI, estime Pascal Hardy. « Ils font tourner la boutique. C’est important de leur donner des perspectives de carrière et de les motiver. »

« Il y a tout de même une grande diversité des structures agricoles. On ne peut pas comparer une exploitation de deux salariés avec une d’une vingtaine, fait-il remarquer. En tout cas, on ressent le besoin de faire quelque chose au niveau des RH. »

Raphaëlle Borget