Ce 21 août 2020, Léa Véjux est en visite sur l’exploitation de Franck Rabouan. Une ferme laitière de 80 hectares et cent vaches prim’holsteins que la jeune fille de 20 ans connaît bien. L’éleveur installé à Baugé-en-Anjou (Maine-et-Loire) la présente ainsi : « Léa vient de finir son certificat de spécialisation (CS) en lait en apprentissage et j’étais son exploitant-référent. Elle a passé 24 semaines ici. »

Une exploitation référente

Dans ce département, l’apprentissage en service de remplacement a fait ses premiers pas en 2019 avec la signature de trois contrats (deux CS « lait » et un CS « caprin »). Sous cette formule, « l’apprenti est embauché par le service de remplacement et il est accueilli sur une exploitation dite référente. En complément, il assure aussi quelques missions ciblées de remplacement », précise Flavie Gobin, conseillère en emploi du service de remplacement (groupé désormais au sein d’Elioreso).

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Souplesse administrative

En tant qu’agriculteur, « on gagne en souplesse administrative avec ce dispositif », relève Franck Rabouan. De fait, en qualité d’employeur, le service de remplacement gère toutes les démarches liées à l’embauche. Une convention de mise à disposition – signée entre le service de remplacement et l’agriculteur – venant compléter le dispositif.

À l’expérience, ce type de contrat fluidifie également le volet financier. « Dans un contrat d’apprentissage classique, les aides arrivent souvent en retard et il faut faire des avances de trésorerie. Là, le service de remplacement m’envoie une facture en fin de mois avec le décompte des heures et le coût horaire (9 € une fois les aides déduites) est identique. »

Meilleure stabilité au quotidien

Principalement affectée aux soins des animaux où elle faisait équipe avec son responsable mais aussi Clément, le salarié permanent de l’exploitation, et Brandon, apprenti en bac pro, Léa a été opérationnelle en quinze jours. De facto, « elle a apporté de la stabilité, je n’en aurai pas eu autant si plusieurs agents s’étaient succédé. À chaque fois, il aurait fallu que je mette la personne en route et que je réexplique tout… », compare Franck Rabouan.

L’apport de la jeunesse

Présente de septembre 2019 à juin 2020, Léa Véjux alternait trois semaines de travail avec une semaine de cours au centre de formation des Trinottières. Franck Rabouan l’a accompagnée dans la préparation de son rapport de stage. « C’est du temps passé mais il n’est pas perdu. En retravaillant ensemble sur les stocks fourragers, j’ai finalement préparé la prochaine campagne et l’agrandissement du troupeau (+20 vaches laitières) prévu en 2021. Et puis, ponctue Franck Rabouan, c’est toujours intéressant d’être questionné sur son système par un jeune. »

Anne Mabire