Ce mardi 13 avril 2021, Guillaume Bonsergent, 42 ans, est soucieux. Fatigué, aussi. La vague de gel qui sévit depuis une semaine dans la région a beau s’éloigner, beaucoup d’incertitudes demeurent. Situés à Saint-Martin-du-Bois, dans le Maine-et-Loire, Les Vergers de la Charonnière produisent des pommes (15 ha), des poires (8 ha) et du cassis (20 ha). L’entreprise emploie un salarié à temps complet en CDI, aujourd’hui âgé de 54 ans. « Nous embauchons également sept saisonniers permanents (huit à dix mois par an) qui ont majoritairement entre 45 et 50 ans », ajoute Guillaume Bonsergent.

Quelqu’un pour me seconder

Il y a quelques mois, l’arboriculteur avait évoqué cette pyramide des âges avec le Groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq), en insistant sur le besoin de trouver, dans un futur proche, « quelqu’un qui ait envie de s’engager… un peu plus ; bref, apte à me seconder ».

Cette demande s’est concrétisée par le recrutement, en décembre 2020, dans le cadre d’un contrat de professionnalisation « Agent arboricole qualifié » de Francky Ricocé : « Nous sommes partis sur un contrat de treize mois avec à l’issue, une embauche en CDI. »

Transmettre les gestes et le savoir-faire

Le contrat de professionnalisation alterne des périodes en centre de formation et d’autres en entreprise. À son terme, « le salarié est capable de réaliser toutes les étapes du métier », précise Emilie Vaillant, conseillère en emploi du Geiq 49, branche de Elioreso.

Titulaire d’un bac en mécanique moto, Francky Ricocé a travaillé plusieurs années comme intérimaire avant de s’orienter vers l’agriculture. « C’est mon premier chef, Romain, qui m’a transmis la passion de l’arboriculture. Avant cela, je ne savais même pas qu’un arbre ça se cultivait. » Aujourd’hui, le jeune homme se sent prêt à évoluer. « Je veux pouvoir transmettre les gestes et le savoir-faire à d’autres, devenir chef et prendre des responsabilités, mais, insiste-t-il, pas celle de patron, trop lourde. »

Valider ses compétences

Compte tenu de son expérience, Francky n’était pas tenu de suivre tous les modules de formation prévus dans le contrat de professionnalisation. Mais pour asseoir et valider ses compétences, il a préféré le faire. « Ces contrats » rappelle Emilie Vaillant, « ont un caractère tripartite. En pratique, le Geiq est l’employeur de Francky Ricocé et Guillaume Bonsergent, son tuteur ; désigné comme tel dans le contrat. Cela permet d’introduire une notion d’accompagnement ».

Un tuteur à l’aise dans son rôle

De fait, la conseillère rencontre salarié et employeur une fois par trimestre. « C’est l’occasion d’évoquer la montée en compétences ; parfois aussi d’aider l’employeur dans son rôle de tuteur mais dans le cas présent, cela n’est pas nécessaire. Monsieur Bonsergent, comme souvent chez les arboriculteurs, n’a aucune difficulté avec ça. Il a l’habitude ! »

Anne Mabire