C’est inédit, et ça se passe à Arvière-en-Valromey, dans l’Ain. À la fin de mars 2021, quatre ans après les prémices du projet, une nouvelle coopérative à Comté va commencer sa production. Les quatorze exploitations engagées dans l’aventure ont toutes tourné le dos au lait « industriel » pour l’AOP Comté.
Au-delà des changements techniques à effectuer sur les exploitations, la nouvelle fruitière, alors novice dans la production de comté, a dû recruter un fromager expérimenté et son second. Les adhérents ont organisé le recrutement pour que les candidats fassent l’unanimité, et cherché du conseil pour arrêter leur choix.
Attirer des candidats
La recherche d’un fromager déjà expérimenté dans le Comté aurait pu s’avérer complexe. « Mais ça a été beaucoup moins compliqué que je l’aurais cru », constate Jérôme Berthier, président de la coopérative.
Les annonces diffusées ont vite trouvé preneurs : « On a eu plusieurs réponses à l’offre. Tous étaient motivés par ce challenge. On a pu choisir notre fromager, on ne l’a pas pris par défaut. »
Recruter à plusieurs
Le recrutement du fromager dans une fruitière à Comté a une place centrale. Il se devait donc de convaincre l’ensemble des adhérents. « Il y a un représentant par exploitation au conseil d’administration, présente Jérôme Berthier. Mais nous n’étions que quatre en charge du recrutement. Au sein de ce groupe réduit, nous nous sommes rapidement mis d’accord sur un candidat. Après, on l’a présenté au conseil d’administration, qui a validé notre choix ».
S’entourer pour sélectionner un candidat
Pour sélectionner l’un des candidats, il a fallu s’entourer, raconte le président. « Au moment du recrutement, on n’y connaissait absolument rien. On était des producteurs de lait, pas de fromage ». C’est pourquoi les entretiens se sont déroulés en présence de la fédération départementale des coopératives laitières et de l’affineur, qui avait déjà été choisi.
Le fromager a été recruté il y a un an et demi, car la jeune coopérative avait besoin de son expertise « pour faire des choix techniques ». Il a notamment pu participer au recrutement de son second. « C’était important qu’il soit associé à ce choix. Ils vont travailler ensemble. »
Engager une relation de confiance avec ses employés
La fruitière prend le chemin de l’autonomie pour encadrer ses nouveaux employés. « Je discute beaucoup avec les autres présidents de coopératives pour voir comment ça se passe, et pour chercher du conseil. Mais il n’y en a pas un qui fait comme son voisin, observe Jérôme Berthier. On a une très bonne relation avec notre fromager. Il est très impliqué dans ce projet. C’est important, il faut que ce soit aussi un peu sa fruitière. Il y a une relation de confiance qui s’instaure. On le laisse faire, tant que ça fonctionne. »