Située dans le nord des Côtes-d’Armor, la Cuma de Plurien est l’une des plus grosses de Bretagne. Elle regroupe 150 adhérents, dont la plupart sont producteurs de porcs ou de lait. Ses principales activités sont la conduite d’automoteurs, la réalisation des travaux de préparation des sols, de semis, la récolte d’herbe, de céréales, de maïs, le désherbage, l’épandage d’effluents organiques et d’engrais et la pulvérisation, pour un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros.

Douze salariés

Créée en 1946, la Cuma a embauché son premier salarié en 1948, pour faire de la pulvérisation. Aujourd’hui, elle en compte douze, un contrat d’apprentissage et un CDD de huit mois. Sa particularité : les salariés sont au centre de l’organisation de la structure. « Sur les douze permanents, trois gèrent au quotidien la Cuma », explique Philippe Boulard, son président.

Entré en 2007 en apprentissage, Nicolas Besrest occupe le poste de responsable des salariés avec un statut de cadre. Il est aussi administrateur et trésorier depuis 2015, en tant qu’associé non coopérateur (lire l’encadré). Ses prédécesseurs avaient déjà cette double casquette. À Plurien, le premier salarié avec ce statut est entré en fonction en 1966. « Nous déléguons beaucoup aux salariés. Nicolas gère les achats, les comptes courants, le quotidien, la facturation, les plannings. Il est secondé par Emmanuel pour le planning et Florian pour la répartition des tâches dans l’atelier », reconnaît le président. La Cuma a fait le choix de l’emploi permanent, « compte tenu des difficultés pour recruter des saisonniers et du fait que les apprentis sont trop jeunes pour la conduite de certaines machines ».

Avec l’agrandissement des exploitations et le manque de main-d’œuvre familiale, les adhérents délèguent de plus en plus de travaux des champs pour se consacrer à leur élevage. La Cuma a diversifié ses activités. « Nous exécutons des prestations complètes en réalisant, par exemple, le chantier d’ensilage de A à Z…, poursuit Philippe Boulard. Du chauffeur d’ensileuse au tasseur, jusqu’à la couverture du silo. »

En binôme

Comme les exploitants, la structure est confrontée à des difficultés de recrutement. « Côté salariés, nous demandons des compétences en conduite mais aussi en mécanique, agronomie et surtout de l’autonomie », souligne le président. Pour la formation des plus jeunes, la Cuma a mis en place des binômes, un salarié expérimenté accompagne un plus jeune pour la maintenance et les travaux. La dernière arrivée est une jeune femme en apprentissage.

« Il y a un fort esprit d’entraide au travail, poursuit-il. C’est ce qui permet une cohésion de groupe. » Les employés bénéficient de six semaines de congés payés. Le travail est annualisé, avec, pendant la période creuse de mi-novembre à fin février, des semaines de quatre jours. Pour fidéliser ses salariés, la structure joue sur la convivialité avec l’organisation de trois repas par an avec les administrateurs et les conjoints. Isabelle Lejas