«Chacun pourra juger entre la déclaration d’amour et les preuves d’amour. » Stéphane Le Foll connaît le sujet… Cette année encore, les responsables politiques sont nombreux à arpenter les allées du Salon de l’agriculture pour montrer l’intérêt qu’ils portent au secteur. Et ce, d’autant plus que les élections approchent. La présence d’anciens ou actuels présidents de la République, Premiers ministres, ministres ou présidents des Assemblées, aux obsèques de Xavier Beulin, montre aussi, au-delà de l’hommage rendu au président de la FNSEA décédé, la reconnaissance accordée au secteur qu’il défendait. L’agriculture a pourtant été une grande absente des débats des primaires. Pour convaincre des paysans secoués par les crises, il faudra présenter des mesures solides et réalistes à l’heure où la Pac se délite. Si l’agroécologie est un concept intéressant, c’est le versement des aides en temps et en heure qui fait bouillir la marmite ! Les Français ne s’y trompent d’ailleurs pas. Eux, qui dans un sondage ont une bonne opinion des agriculteurs, estiment que leur niveau de vie est une priorité. Et pour 9 Français sur 10, l’aide aux paysans est un enjeu important. Des concitoyens qui jugent l’agriculture comme un atout pour la France et la voient comme un secteur à la pointe de la modernité. Alors qu’attend-on ? Au niveau européen, il faudra avoir le courage – et le poids – politique pour remettre la Pac sur des rails plus protecteurs. Et sur le plan national, faire en sorte que le partage de la valeur ajoutée soit réel et que les dispositifs fiscaux permettent de dégager du revenu pour vivre et réinvestir, tout en balayant les excès de normes. Sans cela, tout discours est inaudible ! Ne nous étonnons pas que la part des paysans risquant de s’abstenir aux élections soit bien plus élevée (51 %) que dans d’autres catégories. Aux futurs élus donc de donner de réelles « preuves d’amour » pour que les agriculteurs sortent de cette mauvaise passe !