Le jeune collectif Export & Souveraineté Alimentaire issu du CNPA (Centre National de Promotion des produits agricoles et alimentaires) a présenté le 5 février 2025 une série de propositions pour redresser un export français en net recul depuis plusieurs années. Ce collectif qui regroupe les voix des principales organisations agricoles et agroalimentaires françaises comme l’Ania, Intercéréales, Interbev et même le Medef a été créé en 2024 avec un objectif revendiqué : « alerter sur le déclin des capacités exportatrices de la France et défendre un export puissant ».

Les acteurs de l’agroalimentaire défendent l’exportation (06/02/2024)

Un appel aux politiques publiques

Leur liste de 18 recommandations, principalement à l’adresse des pouvoirs publics, se répartit en 3 axes. Simplification des procédures et coordination avec les entreprises du secteur, l’amélioration de l’accès aux marchés ciblés et enfin la meilleure promotion des produits hexagonaux à l’international. Ils annoncent en plus la création d’un baromètre annuel de l’export alimentaire pour « enrichir la lecture de l’export alimentaire d’éléments stratégiques, complémentaires aux chiffres du commerce extérieur » commente Yannick Fialip, agriculteur et président du CNPA.

Dans ces propositions, plusieurs rappellent celles formulées les agriculteurs pendant les mobilisations comme celui de « simplifier et homogénéiser les outils et les procédures administratives » ou que soit réalisée « systématiquement une étude d’impact, avant l’introduction d’une nouvelle norme sanitaire ou environnementale, pour déterminer si elle ne va pas entraîner une fermeture d’accès à des marchés ». Dans le viseur, les interdictions de certaines substances chimiques qui auraient pénalisé des filières à l’export.

Être associé à la diplomatie économique

Plus globalement, Yannick Fialip jette un regard acerbe sur certains choix stratégiques passés. « On touche du doigt les limites de la montée en gamme. Ce n’est pas la solution pour l’ensemble de l’agriculture française », analyse-t-il. Et c’est par une analogie qu’il a défendu son point de vue. « Nous ne voulons pas du syndrome du textile se mettre en œuvre. Nous avons Dior mais ça n’habille pas la majorité des citoyens ». La volonté de montée en gamme aurait entraîné une baisse de volume et de compétitivité pour la production française.

Le collectif espère aussi une diplomatie économique qui prend mieux en compte les impératifs du monde agricole « en associant des délégations représentatives de l’agriculture et de l’agroalimentaire lors des visites d’État ». Ils souhaitent en outre être plus soutenus et mieux défendus pour que « dans les négociations bilatérales, éviter qu’un pays impose aux productions françaises des contraintes réglementaires non appliquées à d’autres acteurs ».

Plaidoyer pour l’export

Le Collectif Export & Souveraineté alimentaire fait enfin un plaidoyer pour que la France garde sa force exportatrice. « Parce que l’export apporte des revenus essentiels pour tous les acteurs de la filière, […] parce qu’en maintenant nos capacités de production sur notre sol, il joue un rôle décisif pour la souveraineté alimentaire française », défendent-ils.