Les trois occupants de la voiture qui a foncé sur le barrage ont été interpellés et placés en garde à vue, selon une source policière. Dans un communiqué, la préfecture de l’Ariège a fait état d’une « personne décédée » et de « deux blessés graves » dans « un grave accident de la circulation » survenu à 5 h 45 à Pamiers « sur les lieux de la manifestation agricole ».

« En premier lieu, c’est l’effroi, la stupeur, a réagi Romain Deloustal, le président de JA Occitanie. C’est dramatique, aucun agriculteur ne devrait avoir à vivre cela. Les mots sont difficiles à trouver. Je ne souhaite à aucun responsable politique, agricole, syndical, de vivre le réveil que j’ai vécu ce matin. Nous souhaitons apporter notre soutien à la famille, qui doit déjà se battre sur un territoire où faire vivre une exploitation est difficile. On apporte notre soutien également aux agriculteurs qui étaient sur place, qui sont très choqués. Un temps de recueillement, entre nous, est prévu cet après-midi. »

Dans l’Ariège, à Pamiers

« Je viens d’apprendre qu’un accident de la route est arrivé dans l’Ariège, à Pamiers, et que trois de nos adhérents ont subi un grave accident » près d’un point de blocage, avait déclaré peu avant sur RMC le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau. « Une femme est décédée, son mari et sa fille sont dans un état compliqué visiblement et pris en charge rapidement par l’ensemble des services du Samu », a-t-il ajouté, en précisant n’avoir pas plus de détails sur les circonstances du drame.

« Dans le moment particulier que vit l’agriculture, ce genre de drame est difficile à vivre », a déclaré Arnaud Rousseau. L’accident « vient souligner la nécessité qu’on a d’être parfaitement organisé, de faire en sorte de respecter les consignes de sécurité, parce que ce qui est important pour nous est de faire passer nos messages », a-t-il aussi déclaré en appelant « tout le monde au calme et à la raison et à faire en sorte que cette colère s’exprime dans le respect des biens et des personnes ».

Le père et la fille dans un état grave

Selon une source policière, une « voiture a foncé sur le barrage pour une raison inconnue ». Une femme « d’une trentaine d’années » est décédée tandis que les blessés, « gravement » touchés, sont un « homme d’une quarantaine d’années » et une « mineure », selon la même source, qui précise que les « trois victimes se trouvaient sur le barrage ».

Lors d’une conférence de presse qu’il a tenue le 23 janvier 2024 en fin de matinée, le préfet de l’Ariège, Simon Berthoux, a précisé que la mère de famille décédée est une cheffe d’exploitation de 35 ans. Sa fille, âgée de 14 ans est, selon les termes du préfet, dans un « état très préoccupant », le père de famille dans un « état grave ».

Les agriculteurs qui étaient sur place, « une quarantaine », sont « très choqués par la scène, témoigne le représentant de l’État. Ils sont accompagnés psychologiquement et le resteront sur la durée ». De même, la famille des victimes sera « accompagnée psychologiquement sur la durée et la MSA fera le maximum pour l’aider », assure Simon Berthoux.

Enquête pour homicide involontaire

Le préfet a aussi détaillé les circonstances de l’accident, rappelant que le Parquet de Foix a ouvert une enquête pour homicide involontaire, ce qui signifie que « les faits ne semblent pas intentionnels ». Les contrôles d’alcoolémie et de stupéfiants se sont avérés négatifs pour les trois occupants du véhicule, qui sont par ailleurs inconnus de la Justice.

Ces personnes, de nationalité arménienne, « ont franchi volontairement un dispositif explicite qui les empêchait de passer, et ce pour une raison indéterminée », assure le préfet. Il détaille : « Les voies étaient fermées, il y avait des plots, une signalétique explicite, des chicanes, des glissières en béton. La voiture a contourné ce dispositif de sécurité et, 3 kilomètres plus loin, a percuté une pile de balle de pailles et s’est encastrée dans un tracteur, fauchant trois personnes sur son passage. Le dispositif de sécurité qui entourait cette manifestation, déclarée en préfecture, était parfaitement conforme ».

Questionné à propos de témoignages indiquant que les occupants du véhicule auraient tenté de fuir après les faits, le préfet a répondu : « Je n’ai pas les mêmes éléments. À ma connaissance, la police est intervenue rapidement et a pu les interpeller sans difficulté ».

Christophe Zoia, avec l’AFP