« Que de chemin parcouru en 10 ans » pour le Fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE), a souligné Joël Limouzin, son président, à l’occasion de sa dixième assemblée générale le 30 mai 2023. Revenant sur les débuts et les évolutions du fonds, il a salué le travail accompli depuis une décennie : « La détermination professionnelle, il y a plus de 10 ans, a permis de créer un bel outil de solidarité agricole en optimisant des moyens financiers, État et Europe. »

14 500 exploitations indemnisées en dix ans

En relation étroite avec les pouvoirs publics, le FMSE indemnise les agriculteurs qui ont subi des pertes économiques en raison d’un évènement sanitaire ou environnemental. Il regroupe aujourd’hui 12 sections spécialisées telles que les porcs, les fruits, les légumes frais, les ruminants, l’aviculture-cuniculture ou plus récemment l’oléiculture. En une décennie, ce fonds a géré 210 programmes d’indemnisation et a versé près de 63,5 millions d’euros d’indemnités à 14 500 exploitations réparties sur tout le territoire métropolitain.

Le FMSE étudie la création de nouvelles sections pour les filières de l'apiculture, équine et les territoires d’Outre-mer ou encore le développement d’un outil de télédéclaration des demandes d’indemnisation par les agriculteurs eux-mêmes (mise en service prévue à l’été 2023). « Le changement climatique modifiera les écosystèmes et de toute évidence, de nouveaux impacts sanitaires apparaîtront, alerte Joël Limouzin. Si l’objet du fond est bien d’indemniser les agriculteurs, la priorité reste de mener une politique sanitaire préventive pour réduire le plus en amont possible les risques. »

Des défis restent à relever

Malgré de nombreux sujets traités au fil des ans, le FMSE a insisté sur les dossiers qu’il reste à mener :

  • Concrétiser « d’urgence » la stratégie vaccinale contre l’influenza aviaire hautement pathogène qui repart en force dans certaines régions, en particulier le Sud-Ouest ;
  • Renforcer la surveillance des organismes de quarantaine, et défendre le maintien de leurs statuts auprès de la Commission européenne ;
  • Améliorer l’autonomie de la France pour limiter l’introduction de plants contaminés, provenant des pays européens voisins ;
  • Renforcer les moyens de lutte contre l’introduction de la peste porcine africaine sur le territoire, qui est désormais à moins 60 km de la frontière franco-italienne ;
  • Réviser la réglementation sur les passeports phytosanitaires afin que le financement de la surveillance ne soit pas uniquement à la charge des professionnels ;
  • Mettre en place un plan de surveillance et de régulation de la faune sauvage pour éviter la contamination des troupeaux. « La France ne doit pas perdre son statut indemne de la tuberculose », souligne le président du FMSE.

Au cours de cette assemblée générale, Joël Limouzin a fait ses adieux au FMSE, qu’il a présidé de 2013 à 2023. Pour l’heure, son successeur n’est pas connu.