« Nouvelle séance mouvementée hier toujours dans un contexte géopolitique des plus tendus pouvant remettre en cause à tout moment l'accord sur le corridor export origine Ukraine », indique ce matin Agritel dans sa note.
Le chef d'État russe a acté mercredi la mobilisation « partielle » de quelque 300 000 réservistes russes et évoqué le recours à l'arme atomique pour « protéger la Russie ».
Ces propos intervenaient au lendemain de l'annonce, mardi, de la tenue, dans l'urgence, d'un « référendum » d'annexion par la Russie dans quatre régions d'Ukraine, qui avait déjà catapulté les prix de la céréale reine.
Origines européennes soutenues
« Dans ce contexte, le dollar progresse encore. La faiblesse de l’euro renforce la compétitivité des origines européennes sur la scène internationale et soutient les cours sur Euronext », complète le cabinet.
Ainsi, le mercredi 21 septembre 2022, sur Euronext, la tonne de blé clôturait à 347,00 euros (+7,75 euros par rapport à la clôture de la veille) sur l’échéance de décembre et à 346,25 euros (+7,50 euros) sur celle de mars 2023. La tonne de maïs, quant à elle, terminait à 338,00 euros (+6,75 euros) sur l’échéance de novembre et à 339,25 euros (+6,50 euros) sur mars.
Et ce jeudi 22 septembre 2022, vers 11 h, la tonne de blé restait stable, à 347,00 euros, sur l’échéance de décembre et gagnait 0,75 euro, à 347,00 euros, sur mars 2023. La tonne de maïs, quant à elle, perdait 0,25 euro, à 337,75 euros, sur l’échéance de novembre et demeurait stable, à 339,25 euros, sur celle de mars 2023.
5,4 à 5,5 millions de tonnes de blé exportés par l’Ukraine
Pour autant, la réaction des opérateurs tient à des anticipations, car les événements des derniers jours n'ont, pour l'heure, eu aucune conséquence sur le marché physique.
Les volumes transportés depuis l'Ukraine via le corridor maritime ouvert depuis le début d'août continuent même à monter en puissance, alors que la récolte de blé vient de s'achever.
« Selon le ministre adjoint ukrainien à la politique agricole, Taras Vysotskyi, le gouvernement espère voir les exportations de grains se porter à 5,4, voire 5,5 millions de tonnes par mois, contre 4,5 millions en août et 3 millions seulement avant la mise en place du corridor », a rapporté le site spécialisé UkrAgroConsult.
Quant aux exportations russes, elles montent aussi en régime depuis la fin du mois d'août.
Phénomènes météorologiques
Pour Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Constulting, le coup de chaud des dernières heures s'ajoute à d'autres facteurs, qui avaient déjà orienté les cours du blé vers le haut ces dernières semaines.
L'analyste mentionne notamment la sécheresse en Argentine, qui pourrait affecter les rendements (la récolte démarrera à la fin d'octobre), mais aussi les inondations au Pakistan.
Les tensions sur l'offre de riz, avec la sécheresse en Inde et en Chine, ainsi que la perspective de mauvaises récoltes de maïs aux États-Unis et en Europe, pour les mêmes raisons, contribuent également à maintenir sous pression l'ensemble des matières premières agricoles, selon lui.