Entre 2014 et 2017, les sorties de bovins finis espagnols ont progressé de 13 %. Les estimations tablent sur une hausse de 6 % en 2018, à 2,68 millions de têtes. « La forte compétitivité de la production de jeunes bovins (JB) permet le développement des exportations de viande et de vif fini », constate l’Institut de l’élevage (1). Un tiers de la production de bovins finis est expédiée, à 80 % sous forme de viande.

Quelque 196 000 jeunes bovins finis ont été exportés l’année dernière (+ 20 % par rapport à 2017). Le très fort dynamisme de cette activité depuis 2014 (+ 140 %) s’explique par le développement de flux vers les pays tiers du pourtour méditerranéen. Dans l’ordre, les trois premiers clients de l’Espagne en 2018 sont la Libye, la Turquie et le Liban. « Les opérateurs font preuve d’une grande souplesse en termes de conformation et de poids des animaux, explique l’Institut de l’élevage (Idele). La grande taille des élevages facilite la mise en quarantaine et la logistique d’export. Enfin, la stratégie de contrôle de la FCO a permis de maintenir la plupart du territoire en zone indemne, ce qui simplifie considérablement les procédures sanitaires. »

Le débouché turc à la peine

Seule ombre au tableau, la crise financière turque pénalise fortement le commerce depuis le second semestre 2018. Entre septembre 2017 et septembre 2018, la cotation du JB R a été supérieure à 3,80 €/kg carcasse (kgc). La réduction du débouché turc a entraîné une baisse des cours. La cotation du JB R s’établissait à 3,73 €/kgc en semaine 50 (- 7 % par rapport à 2017).

La compétitivité de la viande espagnole pourrait cependant permettre à une partie des jeunes bovins non exportés vers la Turquie de trouver des débouchés sur le marché communautaire, bien que ce dernier soit peu porteur.

Valérie Scarlakens

 

(1) Dossier annuel bovins viande, année 2018 perspectives 2019.