À l’occasion de la célébration des 30 ans du label rouge Blason prestige en février 2019, la filière s’était fixée comme objectif le lancement d’une « opération de promotion » à l’exportation aux côtés de l’Agence de l’alimentation de la Nouvelle-Aquitaine (Aana). Sur ce volet, Limousin Promotion a engagé des démarches avec le groupe franco-chinois ASI en septembre. La participation du président de l’association, Jean-Pierre Bonnet, à la délégation française officielle au Salon international des importations à Shanghaï en novembre dernier n’a fait que conforter l’attrait chinois pour les viandes françaises.
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Quelques imprévus sur les premières expéditions
« Le projet d’export vers l’Eldorado chinois s’est concrétisé une fois sur place, explique Jean-Marc Escure, directeur de Limousin Promotion. Nous sommes revenus avec une lettre d’intention, signée par nos deux partenaires ASI Group et FoodGates. Il y est fait mention de l’envoi de 1 000 tonnes de viande de bœuf et de 1 000 tonnes de viande de porc sous label rouge pour 2020, sous forme de carcasses et de viande découpée. »
Une première expédition était initialement prévue en février, mais l’épidémie de coronavirus a freiné les procédures. « Nous nous tenons prêts pour répondre à la demande chinoise une fois la situation résolue », rassure Jean-Pierre Bonnet. L’idée serait d’exporter de petites quantités (de l’ordre d’une dizaine de bêtes) à intermèdes réguliers.
Sur le créneau du bœuf, la Chine est friande de jeunes bovins de moins de 30 mois. La production de « Limousin junior label rouge », proposant la vente de mâles de moins de 18 mois et de femelles de 28 mois, permet au label limousin d‘assurer un approvisionnement rapide de viande de haut de gamme sur le marché chinois. « Par la multiplicité de nos cahiers des charges, nous avons la chance de pouvoir produire des animaux de tout âge et de tout poids », se félicite le président.
Exporter les valeurs à la française
« Nous souhaitons construire une relation durable avec notre clientèle chinoise et partir sur une logique de segmentation de haut de gamme, au même titre que la viande de bœuf wagyu locale, soutient Jean-Pierre Bonnet. Nous allons en parallèle engager un réel travail de communication sur notre mode de production et notre savoir-faire français. »
L’envoi de viandes labellisées pourrait impulser une nouvelle dynamique : valoriser davantage de volumes sous label et à un meilleur prix. « Pour tous les volumes expédiés, nous nous engageons auprès des éleveurs à obtenir un prix qui couvrira les coûts de production – soit 5,20 €/kg en moyenne – et les frais liés aux contraintes du label rouge », promet le président de Limousin Promotion. Et pour cause, « le prix d’une entrecôte vendue en Chine peut aller de 70 à 120 €/kg. Le différentiel de prix entre le plat-de-côtes et l’entrecôte est également moindre. Un réel avantage pour une valorisation supérieure de l’ensemble des morceaux », appuie Jean-Marc Escure.
Prochaine étape au Salon de l’agriculture
De cette lettre d’intention, il s’agit à présent de passer à des commandes concrètes. Le Sia sera l’occasion d’accueillir la délégation chinoise, comprenant le président de la Free Trade Zone de Zhengzhou, dans le Henan (plateforme de redistribution), et de rendre officiel l’accord conclu entre la Chine et Limousin Promotion. Les représentants du système de certification par blockchain seront également présents pour illustrer le système de traçabilité « unique » associé à un code QR.
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