Si le binage permet de diminuer le nombre de traitements phytosanitaires de postlevée des betteraves sucrières, les mauvaises herbes présentes sur le rang restent compliquées à éliminer. La solution va peut-être venir de la bineuse Garford Inrow, déjà commercialisée depuis 2008, pour le binage des salades. Une toute nouvelle version adaptée à la betterave a été présentée lors de la journée technique MontBlanc, organisée par Saint Louis Sucre en mai dernier à Rollot, dans la Somme.

Une précision de 1 cm

Le constructeur britannique a imaginé un système de binage à l’aide d’un demi-disque en forme de croissant de lune qui pivote à l’approche de la betterave. « Une caméra placée à une hauteur précise, 1,50 m par exemple, permet de visualiser l’ensemble de la planche de travail devant la bineuse, sur 3 ou 4 rangs de largeur, et au moins 4 betteraves sur la ligne », explique Richard Dumbrill de Novaxi, représentant de Garford en France.

 

L’image est transmise 30 fois par seconde à une console située à l’intérieur de la cabine du tracteur. Elle est interprétée par plusieurs logiciels qui identifient la betterave par rapport aux mauvaises herbes, guident la bineuse sur le rang et commandent le mini-élément bineur. Lorsqu’une betterave est détectée, cet élément pivote à l’aplomb de la betterave avec une précision de 1 cm. La plantule de la culture est ainsi préservée. L’élément bineur revient ensuite immédiatement sur le rang pour continuer son travail. Chaque élément est piloté individuellement par un moteur hydraulique. Le semis peut être réalisé avec n’importe quel semoir monograine.

4 km/heure

La bineuse de format très compact est placée à l’avant du tracteur. Fabriquée sur mesure, elle est disponible en 4, 6, 12 ou même 18 rangs. Le binage de l’interrang est assuré par un jeu de lames en V classiques. L’ensemble est positionné sur un châssis mobile qui s’aligne automatiquement sur le rang si le chauffeur du tracteur dévie de sa trajectoire.

 

Elle a été conçue en version hydraulique mais existe aussi en version électrique. « La version électrique permet d’avancer plus vite, souligne le responsable de Novaxi. Avec des betteraves implantées à 18 cm d’intervalle sur le rang, le tracteur peut rouler jusqu’à 4 km/h. Si on pouvait monter 25 cm d’intervalle, la vitesse pourrait passer à 5,5 km/h. »