Le désherbage mécanique existe depuis longtemps. Pour autant, la technique n’a pas pris une ride. Le salon Désherb’Avenir, qui s’est tenu les 17 et 18 mai à Crisenoy, en Seine-et-Marne, a exposé les dernières évolutions sur les bineuses pour améliorer leur efficacité, leur précision ainsi que leurs débits de chantier. Le désherbage sur le rang était également au cœur des préoccupations avec plusieurs machines présentées qui travaillent sur toute la largeur. L’événement organisé par l’ITB, (Institut technique de la betterave) est placé sous le signe de la réduction du désherbage chimique. Néanmoins, les organisateurs sont les premiers à rappeler que de nombreux facteurs, comme la météo, entrent en compte pour la réussite du désherbage mécanique. Celui-ci n’est donc pas toujours possible ou efficace, malgré un équipement adapté.

Pour améliorer la précision des machines, le guidage par caméra prend de plus en plus d’ampleur. La plupart des constructeurs proposent aujourd’hui une solution de ce type. Le principe est similaire pour la plupart.

Des bineuses high-tech

La caméra est placée sur la bineuse. Elle détecte les plantes, mais prend également en compte les rangs. Selon son réglage et son positionnement, elle peut analyser plus ou moins de rangs. En fonction des lignes de la culture qu’elle détermine, elle agit sur le châssis pour le faire translater d’un côté ou de l’autre, afin que les éléments bineurs passent toujours au bon endroit. Chez Bednar, une roue transmet une information sur la vitesse de travail. Le but est d’adapter le débit hydraulique du guidage en fonction de la vitesse. Plus la machine va vite et plus le guidage doit être rapide et donc le débit hydraulique important (et inversement). D’autre part, le constructeur rappelle l’importance d’une bonne liaison entre le châssis et l’élément bineur, afin que celui-ci suive au mieux les mouvements du châssis.

Un désherbage sur le rang

Plusieurs constructeurs proposent maintenant une « coupure de rangs » par GPS, c’est-à-dire un vérin hydraulique installé sur chaque élément de la bineuse, (le plus souvent au niveau du parallélogramme). Les vérins vont relever indépendamment chaque élément de la bineuse en fonction de la position, pour coller à la forme de la parcelle. Cette technique est surtout intéressante pour les champs en pointes. Elle permet de s’assurer que la totalité de la surface est binée sans endommager la culture.

Hormis les bineuses, deux machines de désherbage mécanique étaient présentées sur le salon. Elles ont l’avantage de travailler sur toute la largeur et donc sur le rang.

La première était une herse étrille de la marque Treffler. Elle se distingue par un réglage hydraulique de la pression appliquée sur les dents. Celle-ci peut varier de 200 g à 5 kg. Au travail, la herse repose sur quatre roues folles pour assurer un suivi du terrain optimal. La seconde machine était une herse étrille rotative de la marque Einböck. Elle se compose de disques munis de doigts ronds comme une herse étrille. Cependant, l’axe de rotation du disque est oblique (un peu comme un disque de déchaumage), pour donner plus d’agressivité aux dents. Comme pour la herse étrille, la pression appliquée sur les disques est variable et s’ajuste hydrauliquement. Pour ces deux appareils, l’avantage est la polyvalence d’utilisation. En effet, ils fonctionnent aussi bien sur des cultures semées en ligne avec des grands interrangs (par exemple en betteraves) que sur des céréales. Cependant, ils sont adaptés pour ne pas dégrader la culture en place et fonctionnent donc sur des adventices jeunes. Il est ainsi important d’avoir un « décalage » entre le stade de la culture et celle des adventices.