Contre les sangliers, la clôture électrique reste une solution efficace. « Des agriculteurs me disent qu’ils voient les traces de sangliers longer la clôture », raconte Philippe Jolivet, technico-commercial chez Patura. Mais la surveillance doit être plus rigoureuse que sur les installations pour les animaux de rente. Sur de grandes surfaces, l’expérience peut vite devenir un cauchemar. « J’avais une heure d’entretien par jour », explique Christophe Grison, agriculteur en Picardie (lire ci-dessous).
Pour limiter cette astreinte journalière, des systèmes de communication à distance ont fait leur apparition. Avec le dispositif Patura, l’agriculteur vérifie le bon fonctionnement de l’ensemble de ses clôtures sur un seul écran, de chez lui. Un système de SMS l’avertit dès que la tension descend en dessous du voltage qu’il a fixé au préalable.
Chez Lacmé, le système fonctionne avec une box qui relaie le voltage de la clôture sur une application pour smartphone, disponible sous Android. L’utilisateur peut également être averti par mail en cas de problème.
Des adaptations pour le gibier
Au-delà de ces systèmes à distance, une clôture contre l’intrusion de gibier nécessite des adaptations. « Pour qu’un animal sauvage respecte la clôture, il faut qu’elle soit à 5 000 V, alors que 3 000 V suffisent pour les ruminants », détaille Philippe Jolivet. Afin que le système fonctionne sans perdre de tension, il répertorie quatre points clés à respecter : le bon fil, un montage de la clôture rigoureux, une électrification assez puissante et une prise de terre bien conçue. « Avec un fil à 30 cm du sol pour les sangliers, il est encore plus difficile de garder une clôture à 5 000 V. Il faut un électrificateur très puissant qui brûle les ronces et les orties », précise-t-il.
Pour l’entretien, Philippe Jolivet conseille de désherber la clôture en même temps que la parcelle. Concernant le fil, il préconise l’utilisation d’un fil d’acier spécial clôture plutôt que le multibrin, encore appelé « câble de frein de vélo ».