« L’annonce de l’anticipation du retrait éventuel des 250 substances susceptibles d’être exclues ces prochaines années afin de pouvoir trouver des alternatives, y compris non chimiques, bien avant leur éventuelle interdiction, est une idée intéressante », réagit Générations Futures dans son communiqué de presse diffusé ce 28 février 2023. L’ONG souhaite dans ce cas que « les solutions agronomiques et le biocontrôle occupent le premier rang ! »

Tenir les objectifs

Concernant le « nouveau plan Ecophyto 2030 », Générations Futures demande notamment à la Première Ministre « de tenir bon sur les objectifs à atteindre (–50 % de l’usage) ». L’association demande aussi « l’introduction d’une obligation de résultat pour les agriculteurs, sur la base du respect d’objectifs définis à l’avance par culture et par région agricole plusieurs années à l’avance. »

Elisabeth Borne ayant annoncé que la France respectera désormais « le cadre européen et rien que le cadre européen » en matière d’interdiction de pesticides, l’association s’inquiète aussi « du strict respect du cadre européen car elle n’envisage de déroger à ce principe « qu’en cas de force majeure, quand la santé publique est menacée ».

Être à la pointe des questions de santé et d’environnement

« Si la France avait suivi ce principe de strict respect du cadre européen en matière d’interdiction de pesticides par le passé, elle n’aurait jamais interdit certains néonicotinoïdes la première en Europe et n’aurait bien sûr pas convaincu l’Europe de la suivre sur ce terrain pour les trois principaux néonicotinoïdes », rappelle Générations Futures. L’ONG attend que la France soit « à la pointe des questions de santé et d’environnement et pas dans une forme d’attentisme qui ne ferait qu’aggraver une crise de la biodiversité déjà catastrophique dans laquelle les pesticides jouent un rôle majeur ! »

Instaurer un système bonus-malus

Selon la Fondation pour la nature et l’homme (FNH), « l’utilisation des pesticides en 2021 est au même niveau qu’en 2009, année du lancement du plan Ecophyto ». Elle pose plusieurs conditions pour un plan de financement réussi. Pour elle, les financements doivent être fléchés vers l’accompagnement au changement de systèmes agricoles et alimentaires. « Réduire drastiquement l’usage des pesticides tout en protégeant la biodiversité et l’économie des exploitations agricoles ne sera possible que si les transformations s’opèrent au niveau de toute la ferme (diversification, redéploiement d’infrastructures agroécologiques), mais également au regard des filières et des territoires pour assurer débouchés économiques et une diversité des paysages. »

Pour la fondation, le plan de financement doit aussi prendre en compte la question de la fiscalité, afin de mieux l’encadrer et la rendre incitative à la réduction des pesticides et à l’accompagnement à la transformation des systèmes agricoles et alimentaires. Elle demande donc : « L’instauration d’un système de bonus-malus ambitieux qui permettrait de donner un signal aux acteurs économiques et de dégager des recettes permettant d’accélérer l’accompagnement des agriculteurs et des acteurs clefs de la transformation des systèmes agricoles et alimentaires. »