« Chacun de nous cherchait à se diversifier, et nous nous sommes rencontrés lors d'une formation viticole organisée en 2018 par la chambre d'agriculture, raconte Dominique Vallée, céréalier aux Granges-le-Roi (Essonne), avec son fils Pierre en cours d'installation. Un représentant de Paris-Maison de vin cherchait des viticulteurs. » Six exploitations ont répondu à l'appel et ont planté chacune 2 ha de vignes en 2020.
« Nous avons choisi des terres à moindre potentiel, avec des cailloux dans mon cas », souligne Édouard Minier, céréalier à Saint-Escobille. 30 000 €/ha ont été nécessaires pour planter et palisser. Chardonnay, pinot noir, merlot, chenin sont les principaux cépages.
Matériel en commun
Proches géographiquement, les agriculteurs ont créé une Cuma pour mutualiser les coûts. Environ 250 000 euros ont été investis (tracteurs, pulvérisateurs, outil de désherbage mécanique, déchaumeur, rogneuse, poudreuse, effeuilleuse, sécateurs électriques...) dont une partie subventionnée.
Le groupe est accompagné techniquement par la chambre régionale d'agriculture de l'Ile-de-France et celle du Loir-et-Cher plus expérimentée en viticulture. « Nous sommes aussi engagés dans la charte des bonnes pratiques de l'Association des viticulteurs et vinificateurs de l’Île-de-France (AVVI), qui interdit notamment l'usage de produits CMR et d'herbicides », précise Édouard Minier. Même si cela est au prix de nombreuses heures de désherbage manuel. « Nous avions sous-estimé les besoins en main-d’œuvre, pointe Dominique Vallée, qui a planté 3,2 ha en plus en 2021. On compte près de 500 h/ha/an de travail alors qu'on peine à recruter du personnel. »
Pour garantir la qualité des raisins et du vin, les vendanges, dont les premières ont eu lieu à l'automne 2022, sont manuelles. Ensuite, Paris-Maison de vin, transporte les grappes jusqu'à son chai de Davron (Yvelines), vinifie et gérera la vente des bouteilles de chaque exploitation, en lien avec les céréaliers. « Notre défi est de créer une filière, tous les nouveaux producteurs sont les bienvenus au sein de l'AVVI », lance Dominique Vallée.