« Les pays de l’Union devraient utiliser les pesticides de façon plus durable ». C’est ainsi que la Commission commence son communiqué concernant ce rapport établi au titre de la directive pour une utilisation des produits phytosanitaires compatible avec le développement durable. Ce document « couvre un large éventail d’aspects, tels que la pulvérisation aérienne, l’information du public ou la formation des professionnels, détaille-t-elle. Le rapport met en lumière une mise en œuvre insuffisante de la directive pour une utilisation des pesticides compatible avec le développement durable. »

Des « progrès limités »

Bruxelles estime que « les progrès accomplis sont limités et ne sont pas suffisants pour que les avancées sur le plan de l’environnement et de la santé voulues par la directive deviennent réalité. La raison en est principalement que la mise en œuvre de la directive demeure lacunaire. » Le rapport met en avant les constats suivants :

  • La pulvérisation aérienne est interdite dans tous les pays de l’Union, et les dérogations ne sont accordées que moyennant le respect de conditions strictes ;
  • L’utilisation des pesticides est interdite ou limitée dans les parcs publics, les terrains de sport ou scolaires ou à proximité d’hôpitaux ;
  • La protection des milieux aquatiques ou de zones spécifiques telles que les parcs publics est difficile à évaluer faute de critères cibles mesurables dans la plupart des plans d’action nationaux ;
  • Les solutions de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ne sont pas suffisamment utilisées par les États membres, alors que le nombre de pesticides à faible risque ou non chimiques autorisés dans l’Union a doublé depuis 2009 ;
  • Le respect des règles n’est pas systématiquement vérifié par les États membres au niveau des producteurs individuels ;
  • Des systèmes de formation et de certification pour les professionnels ont été mis en place dans tous les pays de l’Union et, à ce jour, près de quatre millions d’agriculteurs ont été formés à l’utilisation de pesticides en toute sécurité. En outre, 900 000 pulvérisateurs ont fait l’objet de tests concernant la précision et la sécurité de l’application.

Des pistes de travail

Quelle suite la Commission envisage-t-elle à ce rapport ? « Je suis pleinement conscient du fait que les citoyens s’inquiètent des effets de l’utilisation des pesticides sur la santé humaine et l’environnement, déclare Vytenis Andriukaitis, le commissaire chargé de la Santé et de la Sécurité alimentaire. Nous prenons ces inquiétudes en considération et collaborons avec les États membres pour faire en sorte que les pesticides soient utilisés de façon durable dans nos modes de culture et de production des denrées alimentaires. Je continuerai à encourager et aider les États membres à donner corps aux mesures visant à réduire les risques liés à l’utilisation des pesticides. »

La commission évoque plusieurs pistes de travail comme la définition de « cibles et indicateurs spécifiques et mesurables pour une stratégie à long terme de réduction des risques et des effets de l’utilisation des pesticides » lors de la révision des plans d’action nationaux. « La Commission travaillera également avec les États membres à l’élaboration d’indicateurs de risques harmonisés au niveau de l’Union, sur la base de l’expérience acquise par les États membres concernant leurs indicateurs nationaux. »