Comment envisager de réduire les phytos sans parler de l’engin par lequel tout passe : le pulvérisateur. Le contrat de solution dévoilé ce mercredi 11 juillet par un ensemble de 40 partenaires du secteur agricole consacre deux fiches sur les 37 à cet appareil présent sur toutes les exploitations. Axema (syndicat des constructeurs), le Sedima (syndicat des concessionnaires) et la FNCuma sont partie prenante dans le déploiement de ces solutions.
Une classification des technologies
Comme le préconisait Axema dès le mois d’avril (lire l’article sur les aides ciblées pour le changement de pulvé), la performance de chaque technologie utilisée sur un pulvérisateur sera désormais évaluée. Cette classification permettra à l’agriculteur d’estimer les gains potentiels au niveau de la réduction d’usage des phytos lors de l’achat d’un nouvel appareil. Les instituts techniques se joindront à Axema pour définir un système de classification et mettre en place une commission de suivi. L’objectif de cette classification est aussi l’instauration d’une incitation financière au renouvellement basée sur l’écart de point entre l’ancien pulvérisateur et le nouveau.
Priorité à la formation
« Mais attention, prévient Laurent de Buyer, directeur général de Tecnoma et président du groupe en charge de la protection des cultures au sein d’Axema, en supposant que les pouvoirs publics acceptent d’aider financièrement au renouvellement, il ne s’agit pas de changer tous les pulvés en parc dès 2019. Tout d’abord, les constructeurs ne seraient pas capables de suivre la cadence car nous sommes aussi très mobilisés par les nouvelles règles d’homologation routière. Et ensuite, les progrès les plus simples à réaliser et les moins coûteux sont d’abord au niveau de l’utilisation et de la formation des agriculteurs. »
C’est d’ailleurs l’objet de la fiche 17 du contrat de solutions. Actuellement, la seule formation dispensée sur le réglage et la bonne utilisation du matériel se fait lors de la mise en route du pulvérisateur. La qualité de cette formation dépend du niveau de connaissance du technicien qui livre la machine et de la réceptivité de l’agriculteur qui réceptionne son nouvel outil de travail. Mais surtout, il est difficile d’acquérir toutes les connaissances en quelques heures. Axema s’engage à faire un état des lieux des formations existantes, créer des modules et supports de formation et déployer ces modules sur le terrain dès 2019. Concessionnaires et Cuma seront mis à contribution pour rappeler aux agriculteurs la nécessité de se former et proposer des modules sur les réglages de base, l’utilisation des technologies telles que la coupure de tronçon…