En 2016, pour chacun des 5 résidus de produits phytosanitaires les plus retrouvés dans le blé tendre (4 insecticides de stockage et un synergisant), toutes les analyses sont inférieures à la limite maximale de résidus (LMR), seuil européen au-delà duquel le produit est retiré du marché. Par exemple pour le chlorpyiphos méthyl, la moyenne est à 0,5 mg/kg pour une LMR fixée actuellement à 3 mg/kg pour cette molécule. « La situation est extrêmement saine sur la filière », affirme Bernard Valluis, le président d’Hypérion.

Pour 96 % des échantillons dont les résidus de glyphosate ont été analysés depuis 2000, les laboratoires ne sont pas en mesure de mesurer précisément la quantité éventuellement présente car elle est trop faible. Les 4 % qui ont un taux de résidus quantifiable, compris entre 0,01 mg/kg et 1,32 mg/kg, sont en deçà de la LMR (10,00 mg/kg). De la même manière, l’ensemble des échantillons analysés n’ont pas pu être quantifiés sur trois familles de néonicotinoïdes (acétamipride, imidaclopride, thiaclopride).

En moyenne, les analyses des mycotoxines sont en dessous des seuils réglementaires fixés en alimentation humaine et aux recommandations pour le débouché de l’alimentation animale. Les résultats de 2017 sont encore partiels, mais les tendances semblent être les mêmes.

Un double intérêt sanitaire et public

L’outil permet aux adhérents de disposer d’un outil d’aide à la réalisation de leur plan de surveillance, en ayant accès rapide aux données de l’ensemble de la filière. Les jeux de données agrégées présentent un intérêt sanitaire mais pas seulement. Elles servent également à éclairer les pouvoirs publics dans leurs prises de décision, concernant notamment les révisions de seuils réglementaires (Anses, DGCCRF,…).« La qualité sanitaire des produits alimentaires est une véritable préoccupation sociétale. Il est essentiel de ne pas avoir de crise. Nous sommes allés au devant et nous disposons de nombreuses données que l’on peut fournir », explique Bernard Valluis.

La plateforme Hypérion compte à ce jour 77 abonnés, représentant 156 entreprises de l’amont et de l’aval. En 2016, 200 000 analyses ont été agrégées dans la base de données, concernant 15 000 échantillons et environ 500 contaminants (Résidus de produits phytosanitaires, mycotoxines, éléments traces métalliques et contaminants microbiologiques).

H.P.