Parce que personne n’a envie de manger du poireau quand il fait beau, ce légume a peiné à trouver sa place dans le panier des ménages, du début du printemps à la fin de l’été 2017. La situation ne s’est d’ailleurs pas arrangée en automne : la dernière note de conjoncture Agreste parue le 20 mars 2018 souligne un repli des cours dans un contexte d’automne doux, toujours peu porteur pour la plante potagère.

Sans compter la concurrence du poireau belge, qui garnit les rayons de l’Hexagone. Il représente deux tiers de nos importations, ces dernières atteignant entre mai 2017 et janvier 2018 quelque 18 130 tonnes, en baisse de 2 %. La faim de nos acheteurs étrangers est en revanche en hausse, avec 9 060 tonnes vendues, soit 3 % de plus. Le déficit des échanges s’est réduit de 7 % sur un an.

La météo, jamais comme il faut

« Si les prix ont rejoint le niveau de la moyenne de 2012 à 2016 en décembre, ils s’inscrivent en janvier et février respectivement 20 et 13 % en dessous de la moyenne de 2012 à 2016, calcule le ministère de l’Agriculture. Les prix en forte hausse au début de janvier 2018 se sont ensuite nettement infléchis, en raison de l’excès de l’offre favorisé par un temps doux et d’une demande insuffisante pour l’absorber. »

La météo, toujours, a encore eu raison de nos achats. Alors, les épisodes de neige en février ont-ils été une aubaine pour le légume favori des potages ? Ils ont, sans surprise, stimulé la consommation. Mais le gel a rendu plus difficiles les arrachages, l’acheminement et l’écoulement. Jusqu’en janvier, les volumes de poireaux récoltés étaient pourtant supérieurs à ceux de 2016-2017, avec notamment une nette progression en novembre.

En France, 4 950 ha ont été implantés en poireaux au cours de la campagne de 2017-2018. Un chiffre en hausse de 2 % sur un an. Selon les prévisions établies au 1er mars 2018, la production nationale serait de 163 950 tonnes, et augmenterait de 5 % par rapport à l’an dernier.