Après une première année de mise en application, le programme de recherche, développement, innovation et transfert, Cap Protéines a présenté ses premiers résultats le mardi 1er mars 2022 au Salon internation de l’agriculture.. Lancé en janvier 2021 pour une durée de deux ans, il est le résultat d’une « co-élaboration » entre l’État et les professionnels du secteur agricole.

Plan de relance

Il a bénéficié d’une enveloppe France Relance du ministère de l’Agriculture de 20 millions d’euros jusqu’à décembre 2022. Cette dernière vient renforcer, durant cette période, le budget de 33,5 millions d’euros que la filière des huiles et protéines végétales alloue à ce sujet.

 

Cap Protéines s’inscrit ainsi dans le cadre du plan de relance relatif aux protéines végétales, doté par le gouvernement de 100 millions d’euros sur deux ans.

 

Concrètement, 100 000 producteurs d’oléoprotéagineux, plus de 100 000 éleveurs de ruminants français, 200 partenaires techniques et 330 fermes pilotes pour l’élevage sont concernés par Cap Protéines. En outre, plus de 600 parcelles de légumineuses à graines (pois, féverole, lupin, soja, lentille, pois chiche) sont suivies.

 

Le programme Cap Protéines s’est donné comme feuille de route de :

  • Diversifier les assolements par l’innovation (nouvelles variétés, solutions de protection des cultures, techniques agronomiques…), l’introduction massive des légumineuses dans les systèmes de culture pour passer de 2 à 10 % des assolements à l’horizon de 2030 et la préservation des productions d’oléoprotéagineux malgré les aléas climatiques et des restrictions phytosanitaires ;
  • Faire évoluer les pratiques culturales par le diagnostic agronomique, grâce à un meilleur pilotage des systèmes de culture par des outils numériques performants, et la formation des conseillers et des agriculteurs pour penser les productions en systèmes de culture ;
  • Rechercher de nouveaux modèles de productions : génétique animale et végétale, nutrition des plantes, optimisation des intrants…
  • Développer et diversifier les productions fourragères riches en protéines pour les troupeaux ;
  • Proposer des alternatives au tourteau de soja dans l’alimentation des animaux.

Premiers résultats pour les producteurs d’oléoprotéagineux…

En moins d’un an, de nombreuses actions fédératrices signées « Cap Protéines » ont déjà été conduites sur le terrain par Terres Inovia et l’Institut de l’élevage, les deux instituts techniques coordinateurs du projet. En voici quelques exemples :

Du côté des producteurs d’oléoprotéagineux, on note entre autres que myVar, l’outil d’aide au choix variétal de Terres Inovia, s’est enrichi de trois nouvelles espèces (pois chiche, lentille et lupin) et de listes recommandées de pois et de féverole pour les semis de 2022. Ou encore qu’un observatoire de la qualité des graines de lentille et pois chiche a été créé.

 

Autres mesures prises : six territoires pilotes ont été choisis afin de répondre aux ambitions de développement de la souveraineté protéique et d’atteindre la multiperformance (technique, économique et sociale).

 

Les équipes de Terres Inovia ont de plus réussi à produire du tourteau de tournesol à plus de 50 % de protéines (contre un maximum de 27 % en non décortiqué) uniquement par du pressage (sans solvant) avec des teneurs en huiles résiduelles très basses (de l’ordre de 5 %).

… et pour la partie élevage

Du côté de l’Institut de l’élevage, les essais agronomiques et zootechniques lancés montrent par exemple que les vaches pâturant des prairies avec 80 % de trèfles ont ingéré l’été dernier un kilo de tourteau de moins par jour et par animal que les vaches laitières restées en bâtiment avec de l’ensilage de maïs.

 

Un essai en Normandie confirme l’intérêt des prairies multiespèces pour l’engraissement des bœufs et des génisses. Ces prairies riches en légumineuses (luzerne et trèfle) ont permis d’économiser environ 700 g de concentré azoté par jour pour l’alimentation des animaux.

 

Ou encore en Nouvelle-Aquitaine, des essais ont montré que l’utilisation de pois dans la ration des agneaux de bergerie pouvait réduire le coût de la ration de 6 à 8 € par agneau par rapport à un aliment complet.