Face à une crise annoncée comme « sans précédent », par Philippe Mangin, président d’InVivo, le groupe mise sur son internationalisation. Ce mouvement est d’ailleurs déjà bien engagé puisque 71 % des collaborateurs d’InVivo se trouvent à l’étranger, et qu’en 2015-2016, 51 % du chiffre d’affaires dégagé par le groupe s’est fait avec ses activités à l’international.
Implantation forte à l’étranger
« Nous avons ouvert un bureau de trading du grain à Singapour et nous réalisons des acquisitions et des alliances au Brésil et en Chine », ajoute Laurent Martel, directeur du pôle agricole chez InVivo. Au Brésil, InVivo a signé un accord de participation de production de semences de soja, et consolide également sa présence sur le marché des phytosanitaires sur place.
De plus, InVivo vient de constituer une « joint-venture » auprès d’un partenaire chinois « HVH », dans le domaine des phytos. InVivo annonce un chiffre d’affaires de 6,4 milliards d’euros, en hausse de 13 %, et des résultats financiers au rendez-vous. Le résultat net est en hausse de 11 %, à 74 M€, et 97 M€ de ristournes ont pu être redistribués aux coopératives.
Compenser les pertes à l’exportation
Pour l’an prochain, les objectifs de croissance ont été revus à la baisse. « Nous estimons les coûts de la chute de collecte – sur la logistique portuaire notamment – à hauteur de 12 M€, précise Thierry Blandinière, directeur général d’InVivo. Nous prévoyons une chute de 50 % des exportations de blé français cette année. Cependant, nous espérons que notre politique de multi-origines et de multidestinations à l’international nous permettra d’atténuer nos pertes à l’exportation à seulement 30 %. »
Dans ce contexte, le groupe prévoit de compenser les pertes par des achats de blé meunier plus soutenus en Ukraine, en Pologne et en Allemagne dans le but « de ne pas perdre nos collaborateurs habituels. Notre objectif est de ne pas disparaître du radar des grands opérateurs et de conserver nos liens commerciaux », précise-t-il. Les blés fourragers français iront vers l’Asie.
Le groupe compte également orienter son développement vers les axes de l’innovation numérique, notamment en termes de biocontrôle et d’agriculture de précision, mais aussi vers la gouvernance des coopératives.