En blé dur, la barre des 14 % de protéines est visée pour limiter le taux de mitadinage (à 14 %, il se maintient généralement sous 20 %) et produire une pâte de qualité suffisante pour la transformation (effet sur la ténacité). Pour atteindre cet objectif, le choix de la variété est essentiel. « Il faut trouver un compromis, explique Matthieu Killmayer, d'Arvalis en région Sud, entre les variétés très productives, qui ont tendance à présenter une teneur en protéines plus faible, et les autres. » Chaque variété aura un besoin d'azote par quintal produit propre (3,5 à 4,1 kg N/q, voir le tableau ci-dessous), ce qui permettra de calculer la dose prévisionnelle totale. A partir de ce résultat, quatre apports sont envisageables en fractionnant le deuxième (stade « épi 1 cm » puis 15 jours à 3 semaines plus tard) ou le troisième.

0,5 % DE PROTÉINES EN PLUS

« Grâce à une bonne minéralisation cet automne et cet hiver, une impasse a pu ou pourra être réalisée pour le premier apport au tallage, précisent Michel Bonnefoy d'Arvalis en région Centre et Matthieu Killmayer. Ce qui permettra de reporter plus d'unités efficaces pour favoriser le taux de protéines fin montaison. » Néanmoins, en cours de campagne, l'utilisation d'un outil d'aide à la décision permettra de s'adapter aux conditions de l'année et de réajuster la dose totale (lire l'encadré ci-contre).

Concrètement, 40 à 80 unités fin montaison donnent un gain d'au moins 0,5 % de protéines par rapport à un apport unique au début de la montaison. Au-delà de 60 u, il est conseillé de fractionner ce dernier apport en deux pour gagner en efficacité : le premier à « dernière feuille » et le deuxième spécifique à la qualité au stade « sortie des barbes ». « L'apport tardif est mieux valorisé car la part transférée vers les dernières feuilles, les épis, puis les grains est plus importante que pour un apport début montaison », précise l'institut.