Voilà plus de quinze jours que chaque nuit Nathalie (1) ou son mari dorment auprès de leur troupeau de 54 brebis en écopâturage sur le terrain d’une coopérative agricole à Auvernaux, dans l’Essonne. Ils ont pris cette décision pour éviter qu’une de leurs bêtes ne soit volée. « Un samedi matin, en allant nourrir les brebis nous avons constaté que des filets de contention électrisés avaient été abîmés à plusieurs endroits. Le soir même, un voisin nous a appelés pour nous informer que notre grillage de deux mètres de hauteur avait été découpé sur toute la hauteur », raconte l’éleveuse, qui a déjà été victime d’un vol voilà deux ans. « Je pense que les voleurs ont été dérangés puisqu’il ne manque aucune brebis », poursuit-elle.

Une estive printanière en Région parisienne

Le jour même, elle décide tout de même d’amener sa caravane sur le terrain pour dormir auprès de ses brebis et décourager les voleurs. « Je tire l’électricité de la coopérative et j’amène mes bidons d’eau », décrit-elle.

 

« C’est comme en estive, mais au printemps et en Région parisienne », plaisante Nathalie. Depuis l’incident, elle y passe toutes ses nuits accompagnée de ses chiens, son mari la relaye parfois. Les jours de la semaine, des employés travaillent sur le site de la coopérative ; elle peut donc profiter de ce temps pour rentrer chez elle, mais les week-ends « la surveillance est continue ».

 

Nathalie estime que le confinement laisse aux voleurs davantage d’opportunités. « Il y a moins de passage, moins de voitures. Donc il est plus facile de voler sans se faire repérer », commente-t-elle.

32 brebis vivantes dans 3 monospaces

Cette tentative de vol n’est pas un cas isolé, son voisin s’est fait voler deux moutons un mois avant la mésaventure de Nathalie. Ces vols donnent d’ailleurs lieu à des situations inédites. Un message sur Facebook de la gendarmerie de la Loire-Atlantique, daté du 8 avril 2020, raconte une découverte surprenante.

 

Dans la nuit du 7 au 8 avril 2020, « deux patrouilles du peloton de surveillance et d’intervention de Rezé (Loire-Atlantique) », en « surveillance particulière sur la commune de Vertou (Loire-Atlantique) » et appuyées par « un hélicoptère de la section aérienne de gendarmerie », ont intercepté 3 monospaces avec 32 brebis vivantes qui « venaient d’être volées dans les Deux-Sèvres ».

 

Les pilotes des hélicoptères avaient remarqué que ces 3 véhiculent circulaient en convoi. Les occupants ont refusé de s’arrêter lorsque les gendarmes ont tenté de les intercepter. Ils ont pris la fuite et ont abandonné leurs véhicules. Les animaux ont été pris en charge par une ferme voisine avant d’être rendus à leur propriétaire.