« Conformément aux instructions du préfet de police, la ligne rouge de tentative de blocage de Rungis ayant été franchie, 18 personnes ont été interpellées » ce mercredi 31 janvier 2024, a indiqué à l’AFP la préfecture de police. Parmi elles, quinze personnes ont été placées en garde à vue pour « entrave à la circulation » près du marché de Rungis, en Île-de-France. Marché de gros que la Coordination rurale du Lot-et-Garonne (CR47) appelait à bloquer depuis vendredi dernier. L’identité des mis en cause n’a pas été précisée.
Des CRS face aux agriculteurs
À la porte de Paray-Vieille-Poste, dans l’Essonne, qui permet d’accéder au Marché d’intérêt national (Min) de Rungis depuis le sud, huit tracteurs étaient arrêtés sur les bandes d’arrêt d’urgence d’une sortie de l’autoroute A-86, a constaté un journaliste de l’AFP en milieu de journée. Une dizaine de véhicules de CRS étaient déployés sur place et les forces de l’ordre filtraient les entrées sur Rungis par cette voie, où la circulation était ralentie à la mi-journée.
« C’est un lieu symbolique, on est venu là pour dire qu’on a besoin d’un marché mais d’un marché qui nous rémunère », a expliqué un des manifestants, Frédéric Ferrand. Dans sa voiture, il a piloté le groupe de 14 agriculteurs avec lequel il est arrivé. « Éleveurs, laitiers, producteurs de viande, toute la profession est représentée », a détaillé le céréalier de Lavoncourt, en Haute-Saône, membre de la Coordination rurale. Leurs tracteurs « vont être déplacés un à un vers une zone industrielle parce que ça fait mauvais genre, a-t-il pronostiqué. Mais masquer le problème n’est pas le résoudre, on est mobilisés. »
Gérald Darmanin défend les portes de Rungis
Il y a en France ce mercredi « plus de 100 points de blocage » et 10 000 manifestants, chiffrait dans la matinée le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur France 2. « Ils ne s’en prennent pas aux forces de l’ordre, ils n’entrent pas dans Rungis. […] Mais si jamais ils devaient le faire, évidemment je le répète, nous ne laisserions pas faire », ajoutait-il.
Des renforts, notamment de véhicules blindés, ont été envoyés en Essonne et dans le Loiret pour empêcher de façon ferme l’accès à Rungis. Au centre opérationnel de la gendarmerie, j’ai rappelé mes instructions : les manifestations agricoles doivent pouvoir se tenir sans dépasser… pic.twitter.com/D7lHL0W16h
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) January 31, 2024
Parti d’Agen lundi à l’appel de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne, le convoi d’une trentaine de tracteurs n’a cessé de s’allonger le long de la route pour atteindre 200 à 300 engins et entre 400 à 500 personnes, selon les organisateurs. Après une nuit passée chez un sympathisant du mouvement, à Pierrefitte-sur-Sauldre, dans le Loir-et-Cher, les agriculteurs étaient repartis ce matin vers 8 heures, avant d’être bloqués par les forces de l’ordre à Sully-sur-Loire, à 170 kilomètres du marché de Rungis. Certains tracteurs étaient finalement passés, avant d’être stoppés dans leur élan.