« Évolution, BCEL Ouest, GDS Bretagne et Copavenir souhaitent écrire une nouvelle page de leur histoire commune en regroupant leurs activités au sein d’une même coopérative », relate Évolution dans son magazine publié en février 2021. Le projet Innoval est sur les rails. Définitivement voté le 17 juin 2021 pour une mise en route prévue le 1er juillet prochain, ce projet ne fait pas l’unanimité.
Dans une lettre ouverte partagée le 3 juin 2021, la vice-présidente de la Coordination rurale (CR), Véronique Le Floc’h, s’inquiète de « montages volontairement pas très clairs » et sans garantie de bénéfices pour les agriculteurs. La représentante syndicale appelle les éleveurs délégués des quatre entreprises à « émettre un avis défavorable » lors du vote.
30 000 éleveurs concernés
Le projet de rapprochement a initialement été voté par les conseils d’administration des quatre sociétés partenaires de l’alliance Innoval, déjà existante, le 16 novembre 2020. 30 000 éleveurs, adhérents à l’une ou plusieurs des structures impliquées, répartis sur 24 départements sont directement concernés.
De la coopération à la fusion. Cette perspective « donne une tout autre envergure au travail entre les équipes des différents partenaires », assure Évolution. D’après Damien Laroche, le président de Copavenir cité dans le magazine Évolution, les éleveurs resteront « libres de leurs choix et de leurs partenaires ».
Et Damien Laroche promet que les éleveurs pourront « choisir les prestations qui répondront le mieux aux besoins de l’exploitation. » Un service à la carte, qui promet notamment de simplifier le quotidien des éleveurs et d’éviter les redondances entre certains services.
Des questions sans réponse pour le syndicat
Mélanger santé, génétique et conseil au sein d’une même entité questionne la Coordination rurale. Différents aspects sont ainsi pointés du doigt. En premier lieu, le partage des données. « Le GDS de la Bretagne se rend-il compte qu’il apporte aux autres structures l’ensemble de son fichier d’éleveurs, soit plus de 20 000 adhérents ? BCEL Ouest, présent uniquement sur 3 départements, pourrait avoir accès à la liste des producteurs des 24 départements ? » s’inquiète Véronique Le Floc’h.
En complément, la vice-présidente du syndicat qualifie le montage financier sous-jacent de « placement à risque avec l’argent des producteurs » avec une coopération qui n’aurait pour le moment pas fait ses preuves, toujours d’après la représentante.
Au-delà, la Coordination rurale s’inquiète d’une perte d’indépendance des acteurs impliqués, notamment du GDS. Elle craint que cela ne conduise à « toujours moins de concurrence et à la concentration du pouvoir et des créanciers ». Affaire à suivre.