« Le bio a beaucoup progressé, notamment grâce à la grande distribution qui s’en est emparée, constate Thierry Blandinières, directeur général d’InVivo, à l’occasion d’une conférence au Salon international de l’agriculture, le 25 février 2020. Nous accompagnons les agriculteurs dans leur conversion, avec en tête l’objectif de 15 % engagés d’ici à 2025. Mais cela veut dire qu’il reste 85 % d’agriculteurs, à qui nous voulons offrir une alternative crédible, ainsi qu’un revenu complémentaire. » C’est notamment grâce au digital qu’InVivo compte redonner de la valeur aux agriculteurs.
Objectif création de valeur
« La troisième voie, c’est une agriculture qui répond aux consommateurs, aux citoyens, qui est innovante et locale, pour créer de la valeur et du revenu aux agriculteurs », résume Laurent Martel, directeur de Bioline by InVivo. La filiale agriculture du groupe, Bioline, propose ainsi des outils pour aider les exploitations à améliorer leurs performances, comme l’agriculture de précision avec Be Api, qui propose de la modulation intra-parcellaire des intrants.
Un IFT ou un Nodu, c’est impossible à communiquer, alors que zéro résidu de pesticides est facile à comprendre.
Antoine Poupart, directeur du marketing stratégique de Bioline
Pour Antoine Poupart, directeur du marketing stratégique de Bioline, « la troisième voie, c’est une transformation de l’agriculture au service de la transition alimentaire. On se projette sur le produit fini, car c’est là qu’est la croissance. Ce modèle passe par des filières contractualisées, avec des objectifs de résultats compréhensibles par le consommateur. Un IFT ou un Nodu, c’est impossible à communiquer, alors que zéro résidu de pesticides est facile à comprendre. »
Une plateforme d’e-commerce
« La réduction des intrants, tout en garantissant les rendements, la démarche zéro résidu de pesticides dans l’assiette du consommateur, couplé à une certification HVE des exploitations, le bas carbone… InVivo est mobilisé pour pousser ce modèle de troisième voie à un maximum de coopératives et d’adhérents, poursuit Thierry Blandinières. Le levier du carbone est par exemple intéressant, mais il faut l’organiser et le relocaliser. »
InVivo évolue dans une logique de l’assiette au champ, plutôt que de la fourche à la fourchette. « Il s’agit de faire évoluer la gamme de métier en amont, pour faire passer les informations à un agriculteur qui rentre dans une filière contractualisée », complète Thierry Blandinières.
Pour cela, le groupe a lancé la plateforme d’achat Aladin.farm, en partenariat avec neuf coopératives. Cette plate-forme d’e-commerce propose pour l’heure des solutions de santé du végétal et de biosolutions, des semences, engrais et services. Le groupe entend exporter son outil dans l’Europe, pour devenir l’« Amazon » agricole, aujourd’hui utilisé par 50 000 agriculteurs.