« L’agence S&P a annoncé un déficit mondial de sucre de près de 2 millions de tonnes (Mt) pour 2024-2025 et de 2,3 Mt sur 2025-2026. La campagne brésilienne, qui ouvre en avril, ne devrait en effet pas être aussi bonne que l’an dernier. Même si la faiblesse du réal va pousser le pays à faire beaucoup de sucre et moins d’éthanol, des répercussions sur le rendement moyen sont craintes », informe Timothé Masson, du service de l’économie de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB).

« De plus, le 21 janvier dernier, l’Inde a indiqué que 1 Mt serait autorisé à l’exportation. Une annonce que le marché n’attendait pas. Les spéculateurs ont alors misé sur une baisse et se sont mis largement vendeurs. Ils le restent depuis avec près de 7 millions de tonnes. Ces éléments sont haussiers avec un marché mondial qui avoisine les 20 cents la livre. »

Gain de 70 €/t sur le spot depuis octobre

« À l’entrée en campagne, au début d'octobre, le marché européen du spot, lui, avoisinait 450 €/t (sortie sucrerie). Il est désormais proche de 520 €/t. Il anticipe une probable baisse de la sole européenne de 3 à 5 %, voire davantage, car les Anglais n’ont pas eu de dérogation pour les néonicotinoïdes. La hausse des cours est aussi liée à la négociation du futur accord sur le contingent d’importation de sucre ukrainien. De 260 000 t de juin 2024 à juin 2025, la profession veut revenir à 20 000 t. Enfin, depuis peu, l’éthanol recommence à dépasser les 70 €/hl, ce qui peut aussi venir en renfort pour faire tenir les cours. »