« Du côté des deux plus gros pays producteurs, on note qu’après un record pulvérisé en 2023-2024, la nouvelle campagne brésilienne pourrait baisser, explique Timothé Masson, du service économie de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB). En Inde, même constat, compte tenu de rendements a priori décevants, mais aussi parce que le bioéthanol prend désormais plus de place. »
Vers un déficit d’offre
« La campagne 2024-2025 s’oriente donc plutôt vers un déficit d’offre, détaille-t-il. Mais à ce stade les avis restent partagés et le marché se cherche, dans l’attente de l’ouverture de la campagne indienne (octobre/novembre). Actuellement, ce sont donc les points non-fondamentaux qui pèsent. Parmi eux, la valeur de la monnaie brésilienne qui a dévissé de 10 % depuis le printemps. »
« De plus, les spéculateurs, traditionnellement attirés par les commodités agricoles, étaient vendeurs de 2 millions de tonnes début août. Un chiffre assez colossal », ajoute Timothé Masson. Cela contribue à la baisse du marché mondial du sucre, avec une perte du tiers de sa valeur en 1 an. « Toutefois, il résiste plutôt bien avec des valeurs autour de 18 cents de dollar la livre. »

Selon Timothé Masson, « le marché européen reste quant à lui, très calme avec une campagne vraisemblablement décevante, à cause de retards de semis et du climat pluvieux. Le spot reste assez bas (autour de 600 €/t) mais pourrait se redresser, d’autant plus si le marché mondial retrouve des couleurs. »