Les opérateurs du marché des céréales et des oléagineux attendaient ce rapport Wasde mensuel de l’USDA sur l’offre et la demande de produits agricoles. Dans ce document paru hier soir, le 12 août 2024, le ministère américain de l’Agriculture prévoit une production mondiale de soja 428,7 millions de tonnes pour la campagne 2024-2025. C’est 7 millions de tonnes de plus que dans sa projection de juillet.

Récolte record en vue aux États-Unis

Cela reflète notamment une meilleure production aux États-Unis à presque 125 millions de tonnes (+ 4 millions). « Ce sera un record de production aux États-Unis entre la forte hausse des rendements doublée de celle des assolements consacrés au soja », a commenté Gautier Le Molgat, directeur d’Argus Media France.

« La montée des stocks américains est aussi un record », a noté Dewey Strickler d’Ag Watch Market Advisors soulignant que ces données pesaient sur les cours de l’oléagineux lundi. Le prix du contrat rapproché avec échéance en septembre s’effondrait de 2,23 % à 9,6675 dollars le boisseau (environ 27 kg) vers 18 h 00 GMT.

Pour Damien Vercambre d’Inter-Courage, « les chiffres du soja sont une surprise car l’augmentation est très importante » notamment après les reports de surfaces du maïs en faveur du soja.

Baisse des stocks de maïs

Surprise aussi du côté du maïs. Le rapport avance des rendements qui s’amélioreraient davantage que prévu aux États-Unis. L’USDA mise 183,1 boisseaux de maïs par acre. C’est 2,1 boisseaux de plus qu’en juillet et 1 boisseau de plus que les attentes du marché.

Au niveau mondial, la production du grain jaune serait toutefois moindre à 1 219 millions de tonnes contre 1 224 millions prévus en juillet du fait d’une chute de 4 millions de tonnes de la production européenne. « Cela reflète ce qu’il se passe dans l’est de l’Europe avec des conditions plus sèches qui inquiètent en Bulgarie, Roumanie et Hongrie », a précisé Gautier Le Molgat.

Pour Dewey Strickler, les chiffres de l’USDA pour le maïs étaient néanmoins « légèrement favorables aux cours » car les stocks mondiaux ont décru, notamment aux États-Unis, et si les rendements ont augmenté, les surfaces ont en revanche un peu baissé.

Peu d’ajustements sur le blé

La production américaine de blé est revue légèrement à la baisse à 53,93 millions de tonnes contre 54,66 millions de tonnes prévues le mois d’avant. « C’est un peu surprenant, mais leurs stocks étaient attendus un peu moins haut » a commenté Gautier Le Molgat. La production mondiale va augmenter à 798,28 millions de tonnes contre 796,19 millions annoncés en juillet.

La forte chute de l’estimation de la production européenne (-2 millions de tonnes à 128 millions de tonnes) sera compensée par une meilleure récolte en Ukraine et au Kazakhstan. « Ce sera la plus faible production européenne de blé 2020-2021 », écrit l’USDA dans son rapport.

« Plusieurs mois de fortes pluies en France ont réduit la qualité et les perspectives de rendements du plus gros producteur de blé européen », note encore le ministère de l’Agriculture américain. Pour Gautier Le Molgat, cette estimation de la récolte de blé européenne est « même optimiste ». « Cela pourrait réserver quelques surprises plus tard », a-t-il ajouté.