« Le marché mondial du sucre oscille aux alentours de 27 cts/lb, et reste très robuste, assure Timothé Masson, responsable du département de l’économie de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB). La Thaïlande a confirmé qu’elle produirait 20 % de moins de sucre que l’an dernier, soit tout juste 9 millions de tonnes (Mt), ce qui est très bas. Il est fréquent que le pays produise plus de 12 Mt de sucre par an. Cette baisse est principalement due au phénomène El Niño. La production est également en berne en Inde : le gouvernement indien attend avant d’accorder ses licences d’exportation, ce qui laisse penser que le pays craint de ne pas avoir assez de marchandise pour pouvoir exporter. »
« Le Brésil a de son côté confirmé être sur la deuxième plus grosse campagne de son histoire, mais c’est une information qui est déjà assimilée par le marché. D’autant plus que sa production ne compensera pas les baisses observées en Inde et en Thaïlande. L’équilibre mondial est déficitaire pour la cinquième année consécutive. Le seul élément d’incertitude est de savoir si le niveau de consommation va se maintenir avec ces niveaux de prix. »
Importations européennes
« Le marché européen est porteur. L’Union va vraisemblablement importer plus de 2 Mt. La Commission a d’ailleurs annoncé que le contingent dit “CXL”, soumis à une taxe de 98 €/t, concernant environ 300 000 tonnes de sucre brésilien, était honoré. Le fait qu’il ait été intégralement demandé est étonnant, et fait penser que certains opérateurs pensent que le marché est très tendu. C'est vrai qu'il y a une petite déception sur la campagne européenne, qui ne sera finalement pas meilleure que la moyenne quinquennale. La richesse des betteraves n’augmente pas, ce qui s’explique sans doute par les attaques de cercosporiose. »
« L’affaiblissement de l’euro est un autre facteur qui avantage le marché européen, le sucre s’échangeant en dollar. L’euro/dollar s’affiche actuellement à 1,06, et a perdu 5 % en trois mois. »